26 février 2007

Les Oscars

Ben Mulroney (en français mâchouillé): «LadyW, LadyW… Un petit mot pour vos fans du Québec? »

LadyW, très grande dame: «Ben, Ben, Ben… Tu piles sur mon châle…»

BM, qui s'empresse de se tasser: «Pardon, pardon. Quel designer portez-vous ce soir? »

LadyW: «C'est un look que j'appelle affectueusement ''bohémienne de Greenfield Park''. Il est composé de plusieurs pièces originales acquises lors de mes nombreux voyages…»

BM, intéressé: «Ah oui, je vois. Par exemple, ce fabuleux bracelet? Milan? Paris? Johannesburg?»

LadyW, visiblement enchantée: «Non, mon bon ami. Le Winners de Verdun!»

BM, un peu confus mais toujours professionnel: «Intéressant. Et ce bustier à paillettes…On dirait du Dior vintage? Non? »

LadyW, pouffant de rire: «Pas vraiment, non, plus comme mon corset de mariage sur lequel j'ai collé des restes de boules de Noël écrasées par Simon. En tout cas, merci bien, le résultat doit être beaucoup mieux que ce que j'espérais. Va falloir que je dise ça à Mari Chéri, lui qui ne voulait pas me laisser sortir de la chambre du Château Marmont. J'avais l'air d'une Diane Dufresne qui trippe bricolage qu'il disait…»

BM, qui vient de décider de changer de sujet, pis ça presse: «LadyW, que pensez-vous des vingt-sept nominations récoltées par le film adapté de votre blogue: ''Don't hate me because I'm a Plump Goddess''?»

LadyW: «Comme je disais justement à Marty ce matin, juste d'être en nomination, c'est un honneur considérable. Par contre, je ne suis pas sûre que des nominations, même pour les meilleures interprétations de la déesse dodue et de Mari Chéri, seront suffisantes pour Scarlett et Leonardo, surtout Scarlett qui a du prendre 3,3 livres pour interpréter mon personnage! Que voulez-vous, ils sont jeunes et ambitieux, ils veulent gagner! »

BM, à la pêche pour des commentaires juteux: «Et vous, LadyW… Vous ne pensez pas mériter de gagner? »

LadyW, sur un ton de confidence: «Tu sais Ben, quand on a été touchée par la grâce du Secret, les honneurs terrestres ont bien peu d'importance.»

BM, un peu déçu mais qui se réessaye: «Et si gagner l'Oscar du meilleur film vous permettait d'enfin réaliser votre projet fétiche, un remake de Marisol avec la déesse dodue dans le rôle principal et Patrick Huard avec un accent latino dans le rôle du beau Comte? Hein? »

LadyW, visiblement excitée: «Quoi, as-tu entendu quelque chose? Est-ce que Spielberg est intéressé? Je lui ai bien envoyé un script et laissé des messages, mais son adjointe a pas l'air de comprendre mon inglishe, et elle m'a dit qu'ils pensaient que Marisol était un projet de condos au Mexique… J'aurais peut-être du demander à quelqu'un de vérifier mon anglais…Ben, toi tu parles inglishe… Tiens, regardes, j'ai une copie du script dans ma sacoche, peux-tu le lire et expliquer l'intrigue à Steven?»

BM, un peu effrayé et qui essaie de se sauver: «Tiens donc, voilà justement Maman Dion… Merci LadyW…et bonne chance pour ce soir! »

(Je sens une odeur de brûlé et me rends compte que le feu a été mis dans mon châle par une partisane du FLOBE, le Front de libération organisée des boules écrasées (je me demande avec horreur comment ils savent que mes boules sont écrasées? À moins que ce ne soit les boules de Noël qu'ils veulent libérer? Si c'est le cas, c'est trop tard, le bustier s'est détaché, et il ne me reste plus que le châle en feu pour protéger ma pudeur.) Ben rit maintenant à gorge déployée, Maman Dion aussi, soulagés de ne pas être à ma place. Et dire que je n'aurai même pas vu l'hommage à Bo Derek. Maudit. La foule se referme sur moi, le Kodak Theatre s'embrase et je me réveille.)

23 février 2007

Le besoin

Je suis en train de lire un livre intéressant, quoique pas facile facile d'approche: ''L'art de la simplicité'' de Dominique Loreau. Ce qu'il prêche est à l'extérieur de notre réalité nord-américaine, et après quelques chapitres, on se sent un peu comme lorsqu'on regarde des images de Mère Thérésa dans son orphelinat: gaspilleuse et égoiste. Pour me faire sentir mieux, j'ai pensé vous parler de ma propre expérience avec le besoin et la consommation responsable. Vous allez voir, c'est lefun: on y traite de fudge, de Mari Chéri et de la belle-famille.

Durant la préhistoire, quand j’ai commencé à sortir avec mon mari, j’ai offert une boîte de délicieux fudge fait maison à mon beau-père pour Noël. C’était, d’après mon chum, le plus beau cadeau que je pouvais lui faire car beau-papa a la dent sucrée. Beau-papa était enchanté, il a prêté des sous à futur Mari Chéri pour acheter la bague de fiançailles et…vous connaissez le reste.

Or, l’histoire du fudge ne se termine pas là. Durant l'été suivant, nous nous trouvions dans le bureau de mon beau-père à finaliser les détails du grand jour, et il ouvre son tiroir pour en retirer la fameuse boîte de fudge et nous en offrir. Ok, c’était du vieux fudge, mais bon, encore très mangeable d’après lui, mais ce que je me rappelle le plus c’est m’être demandée comment il avait fait pour qu’il lui en reste encore SIX mois plus tard! (Les mauvaises langues diront que c'était parce qu'il était dégueu, mais en tout cas.)

Personnellement, je crois qu'il n'avait pas besoin de manger toute la boîte pour être heureux. En cette époque de méga-tout et de gratification immédiate, lui n'avait pas oublié que le plaisir gagne à être savouré. Que la quête du bonheur ne doit pas être confondue avec le désir de consommer.

La consommation responsable, c'est en partie ça. Apprendre à n'utiliser que ce dont nous avons besoin, se poser quelques questions simples au quotidien pour voir si on est en présence d'un besoin réel ou d'une envie irrésistible d'acheter, de manger, de posséder. Voici donc en primeur quelques-uns de mes petits trucs anti-gaspillage:

Lorsque je m'apprête à remplacer un appareil chez moi (genre micro-ondes, ordinateur, frigo ou meubles de patio) pour un modèle plus beau, plus vite, plus sexy, je me demande si je serai gênée de le mettre aux vidanges la semaine d'après. Si la réponse est oui parce qu'il est encore en bon état, je reviens à la maison les mains vides. Si j'y pense encore le lendemain (et que j'ai trouvé une autre utilisation pour le vieux), je pourrai toujours retourner au magasin.

Le 1er novembre de chaque année, j'impose un moratoire sur les achats non essentiels de la maisonnée, genre vêtements, livres, CD ou jouets, jusqu'à Noël. Les enfants détestent se faire dire que "Noël s'en vient", mais ça facilite de beaucoup la rédaction de la liste de cadeaux potentiels à distribuer à la parenté et on réduit le nombre de cadeaux-bébelles inutiles.

La table d'hôte au resto comporte plein d'entrées alléchantes mais les plats principaux ne m'inspirent pas? Je commande deux entrées: je mange moins, je n'en laisse pas dans mon assiette et en plus je ne mange que des choses dont j'ai vraiment envie!

Ne vous imaginez pas que je suis une grano qui porte des bobettes trouées et se brosse les dents avec un mélange de seitan et de kefir bio. Une poule de luxe redoutable sommeille en moi, et je suis la première à faire du lèche-écran sur www.cadosphere.ca. C'est juste que j'essaie de faire ma part pour améliorer le sort de notre belle planète, même si ça veut dire manger du vieux fudge rance qui a traîné pendant des mois dans le tiroir poussiéreux du beau-père ; )

21 février 2007

L'extraction

Début de la tranche de vie: le 21 février 2007, 6h52

LadyW: «Chéri, j'ai besoin que tu m'amènes au train de 7h24, j'ai un meeting à 8h00.»

Mari Chéri, un peu inquiet: «Ben, c'parce que, tu vas pas m'aider?»

LadyW, distraite, en train de mettre ses bijoux: «Avec quoi, mon amour?»

Mari Chéri, avec un coup d'œil gêné vers AdoW qui déjeune tranquillement: «Avec… tu sais là, l'extraction?»

LadyW, dont la curiosité est piquée: «L'extraction? De quoi?»

Mari Chéri: «Il faut que j'aille porter un petit contenant de plastique à l'hôpital ce matin… avec tu-sais-quoi dedans…»

LadyW qui vient de comprendre: «Ah! Ton S-P-E-R-M-E!»

AdoW qui lève la tête de ses toasts au Nutella: «Aille, j'ai 13 ans pis j't'en secondaire II. Je sais é-p-e-l-l-e-r moi aussi.»

LadyW: «Oui, oui, mon coco. On voi sa kan tu chat avec tè tinamis. En passant, épeler ça prend un seul l.»

AdoW, qui rentre dans sa chambre et claque la porte: «Vous m'infantilisez et ne comprenez pas l'être unique et extraordinaire que je suis!» (Ok, ici j'exagère un peu. Il a plus comme grogné, mais je sais que c'est ça qu'il voulait dire. Je suis sa mère, je le connais, même plein d'hormones et de rage adolescente.)

Mari Chéri, déterminé: «Il faut absolument que tu m'aides. Juste de penser à faire ça dans un petit pot, j'arrive pas à bander.»

LadyW: «Bébé, j'ai pas le temps ce matin. Tu aurais dû me le dire hier…»

Mari Chéri: «J'y ai ben pensé, mais il faut que le spécimen ait été produit dans les deux heures.»

LadyW: «Oui, mais j'aurais concocté une stratégie, tu me prends de cours. Ok, attends, je vais penser à quelque chose…As-tu essayé le circulaire Canadian Tire?»

Mari Chéri, faussement indigné puis penaud: «Franch… Euh, oui. Mais c'était juste le stock de camping qui était en spécial.»

LadyW: «Le Hustler d'octobre 1991 dans ton atelier en bas?»

Mari Chéri, faussement indigné puis penaud: «Quel Hust… Euh, oui. Rien à faire. Je te le dis, je suis désespéré!»

LadyW, résignée: «Ça a l'air qu'il faut prendre les grands moyens. Là je te le dis tout de suite: je dois être dans le train de 7h37 au plus tard. Pas de niaisage.»

Mari Chéri, soulagé: «Pas de niaisage, promis. Merci! Tu ne le regretteras pas…»

LadyW: «Envoye, mets ton manteau. Il faut qu'on aille fini avant que le concessionnaire ouvre, je veux pas me faire poigner dans le stationnement du Silver Star comme l'autre fois.»

Fin de la tranche de vie: le 21 février 2007, 7h03

19 février 2007

Le Secret

J'ai regardé un DVD extraordinaire en fin de semaine qui s'appelle "The Secret". Ça tombait bien, car notre router était brisé et je ne pouvais pas me brancher à l'internet, donc j'ai dû me rabattre sur des moyens de divertissement préhistoriques, comme la balayeuse, les Cheez Doodles, et , bien sûr, la TV.

En gros, le Secret consiste à vivre en considérant l'univers comme un énorme catalogue Avon: il suffit de demander ce que tu veux, de croire que tu le mérites et de le recevoir. (C'est un peu dommage que je ne connaissais pas le Secret la semaine dernière pour la St-Valentin, car j'avais demandé des billets pour le spectacle du beau Jonas, et je crois bien que je les méritais, mais j'ai reçu un livre de recettes de Mari Chéri. Entécas.)

Donc. Un des éléments essentiels du Secret est de demander clairement ce que tu veux à l'univers. Alors, j'ai décidé de partager avec vous mon catalogue personnel de ce que je désire recevoir de l'univers pour 2007:

1- Je veux qu'Angelina Jolie achète les droits de mon blogue et me demande d'écrire le scénario du film. Je veux aussi qu'elle accepte qu'elle ne pourra jamais jouer la déesse dodue car elle n'a pas assez des gros seins.

2- Je veux qu'enfin quelqu'un que j'ai envie de voir tout nu (pour les bonnes raisons) fasse un "sex tape". Je veux que ce "sex tape" comprenne une scène où l'homme ramasse ses bas sales dans le salon sans qu'elle le lui demande, et où il lui offre de vider le lave-vaisselle pendant qu'elle écoute Rumeurs.

3- Je veux que la blonde de Barnabé, l'infâme Anonyme, le force à regarder toute la première saison des Beautés désespérées sur DVD pour qu'il comprenne enfin ce qu'est l'ironie. Et, s'il n'a pas de blonde (ce qui ne me surprendrait pas), je veux que sa petite maman chérie cesse de repasser ses bobettes Spiderman jusqu'à ce qu'il apprenne à apprécier les déesses à leur juste valeur.

4- Je veux que Mari Chéri se découvre une passion dévorante pour le massage californien et qu'il doive pratiquer des centaines d'heures pour garder la souplesse dans ses doigts. Dans le même ordre d'idée, je veux que les fabricants de petites culottes mangeables écoutent enfin ma suggestion d'en lancer un modèle à saveur de pâté chinois ou de hot dog.

5- Je veux que le président de ma compagnie m'invite à dîner au Latini pour m'offrir le poste tant convoité d'Impératrice du Marketing. Je veux qu'il accepte toutefois que je travaille trois jours par semaine pour accommoder ma nouvelle carrière de goûteuse de petits gâteaux chez Vachon.

L'univers n'a qu'à bien se tenir. Ma liste pour 2008 est déjà prête.

15 février 2007

Dre W., leçons d’anatomie


Il fait un beau soleil et j’avance sur la petite passerelle en avant de l’énorme fenêtre et du drapeau américain. Le chef des services chirurgicaux s’avance et me tend la main.

Dr. Webber : «Bonjour Dre W., bienvenue à Seattle Grace! Nous sommes très heureux de recevoir une chirurgienne de votre calibre car avec le malencontreux accident d’épilation à la cire chaude dont tout notre personnel féminin a été victime, vous avez de nombreuses vies à sauver aujourd’hui… »

Dre W. : «En parlant de l’accident, comment vont Docteures Gray, Stevens, Yang, Bailey et Montgomery-Sheperd? Comment progresse leur convalescence?»

Dr. Webber, un peu gêné : «Assez bien j’imagine. C’est sûr qu’avec ce genre de brûlures au deuxième degré sur les parties, hum, intimes, c’est difficile de déterminer quand elles pourront reprendre leurs shifts de 57 heures… C’est bizarre, on aurait pensé que des chirurgiennes aussi compétentes avec les bistouris et scies oscillantes auraient été plus habiles à manier la cire bouillante. (il hoche la tête avec désolation, puis se ravise) N’empêche, je suis très reconnaissant que vous ayez accepté de temporairement abandonner votre blogue d’une popularité internationale pour venir nous donner un coup de main. Avant de vous mener aux salles d’opération, est-ce que vous avez besoin de quoi que ce soit? »

Dre W. : «Oui, je voudrais savoir si il y a un Wal-Mart près d’ici? Je n’ai pas eu le temps de faire du lavage avant de quitter Greenfield Park et je n’ai pas de sous-vêtements propres. Ça va pour le moment, j’ai trouvé une vieille bobette de maternité, mais je crains que la situation ne devienne critique demain ou après-demain…»

Dr. Webber, troublé : «Euh, laissez-moi y penser… Je crois bien que c’est la première fois qu’on me pose la question… Je vais me renseigner, mais en attendant si vous voulez je pourrais vous procurer des couches. Nous en avons un stock spécialement pour les chirurgiens.»

Dre W., horrifiée : «Des couches? Beurk, pourquoi donc?»

Dr. Webber, surpris : «Nos chirurgiens trouvent ça très utile lorsqu’ils doivent opérer pour huit ou neuf heures de suite et qu’ils ont bu une quinzaine de litres de café pour se garder réveillés. Les pipi-breaks ne sont pas autorisés à Seattle Grace. Ce n’est pas le cas au Canada?»

Dre W. : «Ben là, non. Une déesse ne porte PAS de couches! »

Dr. Webber, très business : «C’est comme vous voudrez, mais ne venez pas vous plaindre si en plein milieu d’une angioplastie vous avez envie. Il vous faudra attendre la fin de l’opération.»

Dre W., distraite : «Ok, ok. Dites-moi, est-ce que vous allez me présenter à Dr. Sheperd et Dr. Sloane? Ils possèdent d’excellents pectora… euh, d’excellentes réputations. »

Dr Webber. : «Ah, c’est dommage. Vous tombez mal aujourd’hui : Dr. Sheperd avait un rendez-vous chez l’urologue pour sa dysfonction érectile, et Dr. Sloane vient de subir une transplantation capillaire. (d’un ton admiratif) C’est assez incroyable ce qu’ils font de nos jours avec la science moderne : ils ont pris du poil dans son nez et son dos et l’ont collé sur sa tête! »

Dre W., déçue et un peu dégoûtée: «Ah bon. Pis Dr. O’Malley, Dr. Burke et Dr. Korev? »

Dr Webber : «Hum, C’est vrai que je ne les ai pas vus ce matin. Peut-être sont-ils encore à la caf en train de cruiser les petites préposées nubiles? Vous savez, on ne peut pas empêcher un cœur d’aimer. En parlant de cœur, êtes-vous prête pour votre première opération? C’est un pontage quadruple avec revasculation! Je l’ai gardé juste pour vous! »

Dre W., blasée : «Yé! Encore un gros monsieur qui ne sait pas dire non aux frites. Bon, où est la salle d’opération?»

Dr Webber, contemplant mon outfit de bohémienne de Greenfield Park, incluant le châle : «Vous n’allez pas vous changer? Enfiler votre uniforme? »

Dre W., impatiente : «Euh, non. Je garde toujours mes propres vêtements pour opérer. Une déesse ne porte PAS d'uniforme. »

Nous arrivons à la salle d’opération. Je me lave les mains avec le pouich pouich antibactérien, mets les petits gants et le boubou bleu poudre et me dirige vers la table. J’avais raison : il s’agit d’un monsieur bien portant, la quarantaine avancée, qui ressemble étrangement à mon voisin chiant qui appelle tout le temps la police quand on se baigne tout nus.

Dre W. : «Bistouri.»

On me tend l’instrument. Je fais une belle incision en forme de cœur, juste au dessus de son cœur (j’aime l’approche thématique). J’ouvre la plaie, et comme par magie, je sais exactement ce qu’il faut faire, c’est comme instinctif. Il faut couper là, là et là, recoudre ici et cautériser. Puis aller faire pipi.

Je sens une odeur de brûlé et me rends compte que mon châle est en feu à cause du fer à cautériser. Les infirmières font semblant de ne rien voir, soulagées de ne pas être à ma place. Et dire que je n'aurai même pas necké avec un beau docteur dans le placard à balai. Maudit. Les murs se referment, Seattle Grace s'embrase et je me réveille.

12 février 2007

Nostalgie, partie I

Début de la tranche de vie : 28 octobre 1986, 17h54

Oh my God, oh my God, Oh my God! C’est ce soir! Je suis tellement excitée que je n’arrive pas à attacher mon soutien gorge. C’est vrai que je l’ai acheté cet après-midi chez Eva B. et que les crochets sont un peu maganés, même disons inexistants en majeure partie. C’pas grave, j’ai l’intention de mettre ma nouvelle blouse en satin par-dessus et d’attacher le tout avec mon énorme broche en fausse Pierre du Rhin turquoise. Ça va être é-coeu-rant…

Parlant de la blouse en satin, je me rappelle que je n’ai pas eu le temps de faire poser des boutonnières chez la couturière. J’admire mon œuvre : pas pire, compte tenu que je l’ai cousue moi-même avec les restes de ma robe de bal et mes vagues notions de couture de secondaire II. Elle est un peu croche (droit fil, je te hais), mais bon, il fera noir, j’aurai ma broche, et si je la laisse un peu ouverte sur ma nouvelle brassière, ce ne sera pas l’absence de boutonnières qui sera remarquée… Hé hé hé.

Le téléphone sonne. Je baisse Bauhaus et je prends le combiné : c’est le Chum Rose.

Chum Rose, survolté : «Allo! J’suis déjà au métro. Quand est-ce que tu pars?»

LadyW : «J’allais prendre la 13 de six heures vingt.»

Chum Rose : «Oui, mais le show est à huit heures. Demande un lift à ton père…»

LadyW (contemplant le trio brassière trouée, blouse asymétrique et broche monstrueuse) : «Euh non, il va falloir que je me change dans les toilettes à Berri. On se rejoint à 7h40 en avant du St-Sulpice. Achète-moi une couple de bières en cannette, je vais les mettre dans mon sac pour boire pendant le spectacle.»

Chum Rose, hésitant : «T’es sûre? Tu sais quel effet ça te fait, la bière chaude…»

LadyW, assaillie par une image mentale de tord boyau explosif : «Une bouteille de cidre d’abord. Oublie pas la paille.»

Je raccroche et me dis que je suis donc chanceuse d’avoir un amoureux comme Chum Rose. Lui il me comprend, m’accepte telle que je suis. C’est pas grave s’il écrit de la pouésie songée sur notre amour éternel et que mes parents le trouvent têteux. Je l’aîîîme!

Je termine de me sécher les cheveux et la bouteille de Final Net est presque vide : parfait. Je m’admire dans le miroir : toupet crêpé, babines gigantesques ocre, eyeliner à l’égyptienne. Je suis enfin prête. J’enfile un chandail noir sur ma jupe noire et enfouis la blouse en satin noir dans mon sac à main noir.

Je descends les escaliers doucement, et tente d’ouvrir la porte de l’entrée sans être repérée par les parents qui écoutent Lance et Compte dans la salle familiale.

DaddyW : «Lady, est-ce que c’est toi? À quelle heure tu reviens?»

LadyW : «Ben là, j’sais pas. Minuit, minuit et demie? De toute façon, je vais être avec Chum Rose. Inquiétez-vous pas pour moi.»

J’ai profité de la conversation pour me faufiler à l’extérieur et refermer la porte sans écouter la réponse de DaddyW . Je m’élance vers l’autobus qui arrive. Je suis libre, libre! Libre de laisser cours à la déesse en moi, libre de célébrer la vie, la mort, le samedi soir! Libre de vivre à 100 milles à l’heure, libre de me donner toute entière à la danse, à la passion, à l’amour.

Jusqu’à minuit, minuit et demie.

Fin de la tranche de vie : 28 octobre 1986, 18h22 dans la 13

8 février 2007

Vagin ou pénis?

J’ai peu de temps ce soir, donc j’en profite pour vous parler de l’éducation des jeunes esprits.

Simon avait déjà presque 4 ans et je voulais lui enseigner la différence entre les garçons et les filles. C’est vrai que j’aurais pu parler de jupes vs pantalons, des papas et des mamans, à la limite des différences importantes (et apparentes) entre Annie Brocoli et James Bond (ses deux personnages préférés), mais non. J’ai plutôt opté pour un choix inusité dont les manuels de psychopédagogie ne font pas état, j’ai nommé la méthode «Vagin ou pénis». Avant d’applaudir mes méthodes d’enseignement, ma foi presque scandinaves de tant d’innovation, attendez d’en voir les effets à plus long terme…

Car Simon n’en démord pas : au lieu d’avoir progressé au stade d’apprentissage suivant où il aurait normalement assimilé la correspondance fille=vagin et garçon=pénis, il continue à ce jour à pointer du doigt et à crier «Vagin!» à de parfaites inconnues au supermarché.

Je suis inquiète : c’est encore mignon car il pèse 21 kilos et n’a pas de poils, mais que se passera-t’il lorsqu’à 13 ans il insistera pour comptabiliser les invités de son party de fête comme 8 pénis et 5 vagins? Qu’écrira-t’on sur les invitations?

Je pense que je vais attendre un peu pour la terminologie correcte de la reproduction. Ce sera probablement les testicules de la famille qui s’en occuperont de toute façon.

7 février 2007

Jouez avec vos seins

C'est aussi un billet songé ce matin, à propos d'un sujet terrible: le cancer du sein. Plus de 5500 femmes seront diagnostiquées cette année au Québec et près d'un quart perdront le combat. C'est important d'en parler car la détection précoce fait toute la différence. Comment détecter précocement? Faites l'auto examen des seins. Tous les mois, une semaine après le début de vos règles, dans la douche, devant le miroir, couchée dans votre lit, c'est vous qui décidez.

Même si vous avez moins de 40 ans, même si vous ne présentez aucun facteur de risque (vous ne fumez pas, vous avez eu un enfant avant 30 ans, vous avez allaité, vous faites de l'exercice, vous êtes un modèle de raison et d'équilibre… une déesse quoi!) prenez donc une couple de minutes pour examiner vos seins pour tout changement suspect: une bosse, de l'enflure, de la peau d'orange (sur les cuisses ça ne compte pas ; ), des écoulements mammaires, ou n'importe quel aspect qui vous semble douteux par rapport à l'état normal de vos seins.

Ma belle-mère, la mère de ma belle-sœur hyper-organisée, la mère d'un bon ami, de même que la mère de ma meilleure amie ont toutes été atteintes. Elles l'ont toutes combattu vaillamment, mais tristement la belle Rosanne, la mère de ma bonne amie, nous a quittées en 2004.

Donc… Votre santé est, littéralement, entre vos mains. Pour la première fois hier, on m'a expliqué comment faire, mais dans ce cas une image vaut mille mots. Je vous invite donc à visiter le site de la Fondation du cancer du sein du Québec pour toute l'information:

http://www.rubanrose.org/programmes/autoexamen-methodes.php

Vous penserez à moi en jouant avec vos seins dans la douche. Ok, peut-être pas ; )

6 février 2007

Les 5 vérités de la maternité comblée

La blogosphère ces jours-ci regorge de ventres rebondis en attente de nouveaux petits êtres de lumière (Valérie-Ann, Géode). Pour me faire pardonner l'épisode de déprime plate de vendredi dernier, j’ai pensé à vous faire un résumé de toute la sagesse que j’ai acquise lors de mes deux passages sur la planète Maternité Comblée. Assez incroyablement, il s’agit de presque 700 mots tout au plus. Vous me remercierez de vous avoir épargné tout le temps que vous auriez passé à éplucher les “Vous attendez bébé’’ et autres ouvrages de science-fiction. À matin, mes amies, c’est les VRAIES affaires qu’on va se dire.

Vérité No 1 : La progestérone n’est pas votre amie. Ce premier vêtement de maternité que vous avez acheté avec fierté sous l’influence d’hormones de grossesse maléfiques, soit cette coquine salopette lime et lavande fleurie de chez Thyme, est atrocement laid. La bonne nouvelle, c’est qu’il va se désintégrer après trois lavages et que vous vous retrouverez à porter la même petite robe en stretch et les mêmes espadrilles tous les jours jusqu’à l’accouchement. Attention, vous aurez ensuite le goût de mettre le feu à la dite petite robe dès le retour à la maison, alors choisissez-là en conséquence.

Vérité No 2 : Le post-partum existe. Si à votre retour à la maison, vous vous retrouvez en train de pleurer comme une Madeleine hystérique devant une reprise de La Petite Vie, ce ne sont pas les folles aventures de Popa et Creton qui vous font brailler, mais bien, encore une fois, les maudites hormones de grossesse. Que faire? Je devrais vous dire d’attendre que ça passe, mais mon expérience personnelle démontre que vous pouvez accélérer le processus en mangeant une boîte entière de glaçage à gâteau au chocolat accompagnée de huit ou neuf gin&tonic. (Si vous allaitez et êtes du genre anxieuse pour la santé de votre nouveau-né et tout ça, pensez à préparer quelques biberons. Juste au cas où.)

Vérité No 3 : La mafia de l’allaitement existe. Elles s’appellent Lucie, Normande ou Carole. Elles sont nos collègues, nos voisines, parfois même nos amies. Mais la nuit tombée, elles n’ont qu’une obsession : vos seins. Elles font partie du culte de l’allaitement maternel qui jusqu’à maintenant a lavé le cerveau de millions de femmes pour qu’elles pensent que le lait maternisé n’est rien de mieux que de l’eau de vaisselle empoisonnée, et que vos enfants seront épais, mal nourris et carencés affectifs si vous leur en donnez. Le lait maternel de façon générale c’est mieux pour bébé, mais si la mère se sent obligée par les conventions sociales de donner le sein mais qu’elle fantasme fort à l’idée de fuguer avec le Cirque du Soleil en Slovénie, c’est le temps de sortir la canne de Similac.

Vérité No 4 : Votre mère a raison. Sur tout. La naissance de vos propres enfants a comme conséquence fâcheuse de vous réconcilier avec tous ces enseignements plates que votre mère a tenté tant bien que mal de vous communiquer durant votre jeunesse. Tant pis si ces enseignements vous conditionnent à hurler «Attendez que votre père arrive!» quand vous poignez vos anges chéris à faire faire des tours de sécheuse au petit voisin autistique. C'est votre bagage génétique qui parle.

Vérité No 5: Les hommes ne comprennent pas. La possession d'un utérus et de deux seins vous prédispose à la job de mère. La propriété d'une moustache et d'un pénis prédispose les hommes à la job de chasseur de mammouth. Puisque les mammouths n'ont plus vraiment besoin d'être chassés, les hommes ont inventé les chars et Réno-Dépôt pour se distraire. S'ils manquent d'intérêt à l'égard des boires et des selles de Junior, ce n'est pas de leur faute: c'est que leur job a changé et qu'ils sont en courbe d'apprentissage. Depuis trois mille cinq cents ans.

Voilà. Encore une fois LadyW est montée aux barricades pour démystifier un tabou sacré de la féminité moderne. Ne me remerciez pas, priez plutôt pour Mari Chéri et mes enfants qui sont pris avec moi et mes théories débiles.

5 février 2007

L'Amazone en bas nylon

9h24: J'hume le fumet sauvage de la bataille qui s'amorce. Ah oui, le sang coulera à flots ce matin, et ce ne sera pas entièrement le mien. Les armes sont disposées devant moi, souris, projecteur, portable. Plus que quelques minutes avant le combat ultime, la confrontation extrême. Le comité de gestion commencera à 9h30 comme prévu et les vautours ont faim.

Moi aussi d'ailleurs. Plusieurs jolis muffins me font de l'œil dans un coin mais je serre les poings: une guerrière ne connaît pas la faim, elle fait un avec la souffrance, elle se réjouit de repousser ses limites corporelles. Une guerrière ne s'empiffre pas de petits chaussons fourrés, même avec de la crème chantilly et des morceaux de pommes chaudes. Non monsieur. Je regrette de ne pas avoir pris soin de m'approvisionner en lanières de viande séchée avant de quitter la maison. Bien mal prise, j'imagine que je pourrais mâchouiller ma ganse de sacoche pour durer jusqu'à l'heure du dîner. Je me demande si les guerrières mangent du sushi? Peut-être si elles ont harponné le poisson elles-mêmes?

9h37: Je suis inquiète. Nulle trace des guerriers adversaires. Je me lève debout, en profite pour ajuster la balconnet de mon soutien-gorge qui déborde, et pour repositionner la culotte de bas nylon qui supposément me sculpte un derrière ferme et ravissant. Note à moi-même: la prochaine fois, sélectionner une culotte qui galbe le postérieur ET permet de respirer lorsque assise.

9h44: Coudon, toujours pas de vice-présidents. Je ne peux m'empêcher de sortir mon tout nouveau SuperBerry 3001 et de faire une petite partie de Tetris. Ensuite, je surfe le blogue de Mère Indigne, ah ah, elle parle de Jean-Louis XXX, et commence une liste exhaustive des morceaux composant ma garde-robe d'été et qui sont raisonnablement extensibles. Note à moi-même: surveiller les flyers de Pneu Canadien pour les ventes de tentes car l'hiver a été drôlement profitable en bourrelets disgracieux.

9h50: Là ça suffit. Je m'en vais. S'ils veulent vraiment entendre parler de la cible quinquennale de rétention des effectifs surnuméraires, ils savent où me trouver. Non mais vraiment.

9h55: Je suis de retour à mon bureau. Tiens, j'ai un message.

Voix lointaine dans un cellulaire: «LadyW, j'espère que vous aurez ce message à temps… Le président de la filiale coréenne a invité tous les membres du comité de gestion à un tournoi de ping pong au siège social. Le comité de gestion est remis à la semaine prochaine…»

Maudit. Dire que j'avais mis du rouge à lèvres.

3 février 2007

Le Manifeste de la féminité moderne

Nous sommes toutes de déesses en puissance et méritons d’être reconnues pour les êtres d’amour et de force morale que nous sommes. Nous croyons qu’il est essentiel que le monde entier célèbre notre féminité et n’aurons de repos que lorsque l’univers entier reconnaîtra notre importante contribution à l’évolution du monde occidental (il y a aussi une brassée de lavage à plier).

Nous revendiquons le droit de nous lancer à corps perdu dans le Sweet Yoga, Scrapbooking extrême, Taï Chi bolivien et n’importe quelle autre activité ridicule inventée par les types Martha Stewart hyperactives de ce monde. (Nous pouvons tout aussi bien, à notre guise, abandonner les dites activités à tout moment, parce que nous nous sommes pognées avec le professeur qui de toute façon est un nain néo-nazi en tablier fleuri qui ne connaît rien à l’art berbère du XIIe siècle.)

Nous choisissons de cultiver notre jardin secret et de le peupler de qui nous chante, que ce soit le beau ministre Couillard (on en a rien à cirer si il est en train d’hypothéquer le système de santé pour les générations à venir, l’imaginer en petit sarrau blanc nous remue), l’équipage entier du Starship Enterprise (nouvelle génération, pas William Shatner là) en cache-sexe vulcain, ou Jim Morrison dans sa période tout nu en dessous du coat de cuir.

Nous ne voyons aucun problème à posséder 2714 livres de recettes de toutes sortes, même si nos maris et enfants nous demandent constamment de leur cuisiner les mêmes pâtés chinois et kits de tacos Old El Paso. Vous saurez que c’est très important de savoir que le Kokum Phool faisait partie intégrante des menus des paysans Sri Lankais au Moyen Âge.

Vous saurez aussi que nous achetons le Coup de Pouce pour les articles, mais que ça fait partie de l’expérience de déchirer le petit cahier de recettes et de le conserver dans un cartable spécial que Mari Chéri finira par jeter aux vidanges « sans faire exprès ». C’est dommage pour lui, car il ne goûtera jamais à la magnifique pipenade de céleri rave et aubergine présentée à la page 23 du numéro de septembre 1996.

Nous nous engageons à combattre le poil sous toutes ses formes de même que les bourrelets disgracieux, avec, parfois, des résultats mitigés. Dans la même veine, nous croyons qu’il est notre devoir d’essayer toutes les diètes dégueu de soupe aux choux et betteraves et de gentiment inciter nos hommes à nous suivre dans nos efforts pour améliorer notre santé (i.e. leur servir de la soupe aux choux et des betteraves).

Nous nous devons de révéler à l’univers que nous haïssons Pink Floyd, que nous ne comprenons par pourquoi Monty Python est drôle et que l’édition américaine de Junkyard Wars était lefun seulement à cause du bel animateur de la deuxième saison. Par contre, A Baby Story est mieux que du porno, quoique non moins juteux.

Ce Manifeste a été signé à Greenfield Park, Québec, Canada, ce troisième jour de février 2007.

LadyW

P.S. La rédaction d'un manifeste est vraiment un exercice libérateur. Je vous invite à en rédiger votre version et à l'envoyer (soit dans les commentaires ou sur votre propre blogue). Vous allez voir comment c'est lefun de dire pourquoi on est belle, fine et intelligente à la première personne du pluriel ; )

2 février 2007

Féminité moderne

(Aujourd'hui c'est un message songé. J'ai bien essayé de le rendre drôle, mais j'ai de la difficulté à rigoler avec un sujet comme ça car il m'attriste. Pardon si je fais dans le cliché et le sérieux, et revenez demain s'il vous plaît.)

Je l'admets. Le commentaire laissé par Anonyme hier me trouble. Jumelé avec l'inconfort prononcé de Mari-Chéri-rebaptisé-ExtremeDude envers mes délires blogués, je m'interroge: suis-je une folle dénaturée? Une femme indigne? Une sale féministe?

C'est dommage et rien de nouveau. C'est vrai qu'on en a fait du chemin grâce aux Gertrude Stein et Simone de Beauvoir de ce monde. C'est vrai aussi que la majorité de nos conjoints, pères, frères et amis n'ont aucune difficulté à accepter les déesses casse-couilles que nous sommes parfois.

Mais il nous reste tout un univers à conquérir, celui de l'inconscient collectif. Nous ne voulons pas que nos valeurs et désirs soient seulement tolérés comme un beau-frère colon, i.e. accompagnés de roulements des yeux et de ricanements étouffés. Nous voulons être aimées et chéries pour qui nous sommes et tout ce que nous pouvons offrir à l'univers.

Et, mesdames, ce n'est pas tout. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Il faut apprendre à s'aimer et à se chérir entre nous, à privilégier le positif et l'acceptation. Avec sincérité. C'est pas de la tarte, ça. On aura toutes besoin d'une belle dose d'humilité là-dedans. Anonyme aussi, dans toute sa sagesse d'homme frustré.

P.S. Mari Chéri apprivoise tranquillement la blogosphère et m'a dit ce matin que j'étais très drôle (presque sans ironie). Mon couple est sauvé!