Pour en finir avec la politique
Je relis mon billet d'hier et je me rends compte que ce n'était pas un chef-d'œuvre de cohérence et de clarté. Au lieu de critiquer madame Payette qui de toute façon n'en a rien à cirer des opinions d'une déesse dodue de Greenfield Park, laissez-moi vous parler de ce qui me réjouit dans la campagne électorale actuelle (je sais que je vais probablement me faire blaster, mais rappelez-vous que je ne parle pas d'un parti en particulier):
1. C'est lefun que la famille soit à nouveau à la mode. Après que le fédéral ait remplacé tous les crédits d'impôt par des remboursements de prestations fiscales pour enfants (pour que les enfants défavorisés aient encore à manger passé le 20 du mois une fois que le chèque de BS est tout dépensé), et que le provincial ait pratiquement éliminé les allocations familiales pour quiconque gagne plus que 8 piasses de l'heure, les parents de la classe moyenne pouvaient se moucher avec les nombreux frais associés à élever des enfants. J'ai travaillé fort pour faire partie de la classe moyenne (à part au cégep, mais ça c'est une autre histoire), et j'apprécie qu'enfin mes gouvernements reconnaissent que mes enfants me coûtent cher. Je ne demande pas nécessairement de l'argent sonnant à tous les mois, juste l'opportunité de bénéficier d'un ou deux crédits d'impôt quand je remets ma déclaration à 23h57 le 30 avril de chaque année.
2. C'est aussi lefun que le choix personnel ait refait son apparition dans le spectrum politique. Enfin, on se rend compte que les coûteux programmes hyper-structurés de subventions/prestations/fonds incitatifs avec mille et une règles compliquées et autant d'opportunités de fourrer le système ne sont pas nécessairement la meilleure manière d'encourager les gens à prendre des décisions éclairées pour favoriser le long terme. Je suis convaincue que quand on traite les gens comme des adultes responsables et sensés, ils ne nous laissent pas tomber.
3. Je suis contente qu'on commence à questionner sérieusement des choix de société qui ont été effectués par les générations précédentes dans un contexte qui n'existe plus aujourd'hui. La survie du système de santé public est essentielle, mais son incarnation actuelle ne l'est pas. La médecine telle qu'elle était pratiquée dans les années 70 n'existe plus aujourd'hui grâce à la technologie et aux nouvelles connaissances: pourquoi est-ce qu'on insiste pour garder des structures et de nombreuses pratiques qui datent de cette époque?
C'est la même chose pour les frais de scolarité. Les universités québécoises de nos jours doivent faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour financer leurs opérations, alors que dans le fond leur job c'est de former les générations futures de travailleurs. Quiconque a déjà mangé du macaroni au V-8 cinq soirs de suite sait que le manque d'argent chronique tue la créativité et les grands projets. Pourquoi ne pas accepter que le prix de l'école augmente comme le prix du reste et que l'éducation supérieure est un investissement, pas un droit acquis? Pourquoi ne pas s'employer à trouver des manières de rendre le système plus intelligent et plus efficace? Les générations futures profiteront plus d'universités en santé financées à leur juste valeur que d'institutions fragiles dont le principal avantage est qu'elles ne coûtent pas cher!
4. Je suis heureuse qu'on fasse de l'environnement un enjeu important, parce que le rôle d'un gouvernement est souvent de protéger ce qui ne peut pas protéger tout seul. Je ne sais pas dans quelle mesure le nouveau parti au pouvoir sera capable d'équilibrer ses beaux principes environnementaux avec les exigences des grosses entreprises énergivores comme Alcoa et compagnie, mais d'en parler ouvertement est un pas dans la bonne direction.
5. Enfin, j'aime bien le show cette année: entre les déclarations épaisses de certains candidats de l'ADQ, la photogénie exceptionnelle d'André Boisclair (admettez-le qu'il est beau avec ses cheveux brillants et ses outfits métro-urbains) et la fausse controverse des accommodements raisonnables (moi cette année j'irai voter en g-string fuschia à paillettes tel qu'exigé par le code de vie des déesses dodues, aurai-je droit à ma couverture du Journal de Montréal? À suivre…), la campagne électorale cette année est tour à tour surprenante, pathétique, excitante et emmerdante. C'est presque aussi lefun que Taxi.
Enfin, je ne crois pas que de m'attendre à ce que mes gouvernements optimisent l'utilisation des impôts que je leur envoie à toutes les deux semaines, c'est faire preuve d'égoïsme et de MOI MOI MOI. Si ça veut dire examiner comment on utilise le filet social, responsabiliser les pauvres et les riches à ne pas gaspiller les ressources de la société et me faire clouer au pilori de la blogosphère québécoise, tant pis. Je suis, après tout, une déesse, je peux en prendre ; )
Ok là, ça fera. Le prochain billet marquera le retour à la légèreté, le sérieux m'épuise. Bonne fin de campagne à tous et à toutes!
2 commentaires:
Déesse, je t'aime.
Je voulais juste savoir si vous êtes allée voter vêtue d'un string à paillettes! Je ne l'ai aps vu en première page du J de M, mais des fois qu'ils auraient oublier de faire paraître la, sans doute, splendide photo
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