Autopromotion
Moi aussi je veux être une star. Je veux qu’on fasse un reportage sur moi dans la Semaine, incluant des photos paisibles de moi de profil en avant de mon jardin tout en fleurs (ok, peut-être pas MON jardin, parce qu’il n’a pas vraiment de fleurs… ou de caractéristiques d’un jardin finalement… peut-être en avant de mon cactus de Noël?) avec AdoW et Simon respirant la santé et la joie de vivre et Mari Chéri me dévisageant avec adoration. Je veux qu’on Photoshoppe mon double menton et ma repousse blanche et qu’on transforme digitalement ma jaquette en flanallette pleine de trous en une fabuleuse robe de soirée Prada vert émeraude en grandeur 16 ans. Je veux qu’on parle de mon courageux combat contre le bourrelet disgracieux avec admiration et qu’on documente soigneusement pour les générations futures chaque parole qui passe mes lèvres (sauf quand je me chicane avec Mireille la vieille malcommode de la cafétéria et que c’est elle qui a raison et que je le sais).
Et je veux publier un livre moi aussi. Alors, dans la tradition du Secret, je lance mon message à l’univers : voici cinq raisons pour lesquelles je serais une auteure publiée fan-tas-ti-que :
1. Je n’ai pas froid aux yeux : votre budget d’éditeur miteux est limité et vous voulez faire le lancement du livre dans un stationnement de Costco? Pas de prob. Je sors la carte de membre et me porte volontaire pour acheter la chaudière d’olives farcies lorsqu’on manquera de petites saucisses à cocktail enrobées de bacon.
2. J’ai beaucoup d’amis dans la communauté artistique. J’ai pris l’avion avec Daniel Pilon, l’ascenseur avec Daniel Bélanger et j’ai mangé au resto avec Luc Picard (ok, c’était plus comme dans le même resto, mais on partageait une serveuse, et on a pigé dans le même petit bol de bonbons anti-mauvaise-haleine).
3. Mon outfit de bohémienne de Greenfield Park est déjà prêt pour le tourbillon d’événements médiatiques qui serait sûrement suscité par le lancement d’un livre aussi marquant. J’ai même trouvé un moyen de décoller les morceaux de dip à l’oignon qui s’étaient malencontreusement logés dans la frange au party de Noël du bureau.
4. En parlant de médias, je suis comme un caméléon : on m’envoie à Tout le monde en parle, je suis terrifiée et soumise, à On a pas toute la soirée, je fais semblant de ne pas trouver Éric Salvail gai, au télé-journal, je discute de la situation de la femme en Afghanistan avec assurance et introspection : après tout, quelle femme n’a pas à un moment donné revêtu le voile pour son homme? (dans mon cas, c’était plus comme un chapeau de pêche avec moustiquaire intégré et la veste kaki assortie, toute nue en dessous, pour jouer à la petite truite cochonne avec Mari Chéri, mais ça c’est un tout autre billet)
5. Le marketing, je connais ça. Vous voulez une aventure lesbienne scandaleuse avec Mitsou? Check. Un gros problème de boisson/drogue/jeu? Une fin de semaine à Québec devrait suffire. Une maladie mystérieuse qui me ferait perdre 40 livres et rajeunir de 10 ans? Injectez-moi le virus svp!
Bref, si vous êtes un éditeur très ouvert d’esprit et que vous recherchez le prochain Harry Potter, en plus débile et moins magique quand même, je suis votre déesse. Ne ratez pas cette occasion de partager le fruit de plusieurs années de névrose... euh... je veux dire expérience, avec le monde entier!
8 commentaires:
Dommage que je ne sois pas éditeure, je te ferais signer le contrat sur le champs!!
Il y a le Livre des Records Guiness qui peut apporter une certaine gloire...
Bonjour bonjour,
Tout un éditorial ce matin! Prête pour aller à la conquête de l'univers? ;-) C'est rafraichissant!
Plus personne ne lit et il se publie trop de bouquins. Et pourquoi pas un film? Une série?
Accent Grave
"Je m'voyais déjà en haut de l'affiche
En dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait
Je m'voyais déjà adulé et riche
Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient" (Charles Aznavour)
Allez-y Déesse, belle promotion!
Il n'y a qu'un éditeur qui peut te convenir... Michel Brûlé des Intouchables. Suffit qu'il sente l'odeur du succès incommensurable auquel tu es destinée pour qu'il te fasse signer sur le champ un contrat.
Avec autant d'optimimte tu pourrais devenir ton propre éditeur... Joindre l'utile à l'agréable si on veut.
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