23 février 2007

Le besoin

Je suis en train de lire un livre intéressant, quoique pas facile facile d'approche: ''L'art de la simplicité'' de Dominique Loreau. Ce qu'il prêche est à l'extérieur de notre réalité nord-américaine, et après quelques chapitres, on se sent un peu comme lorsqu'on regarde des images de Mère Thérésa dans son orphelinat: gaspilleuse et égoiste. Pour me faire sentir mieux, j'ai pensé vous parler de ma propre expérience avec le besoin et la consommation responsable. Vous allez voir, c'est lefun: on y traite de fudge, de Mari Chéri et de la belle-famille.

Durant la préhistoire, quand j’ai commencé à sortir avec mon mari, j’ai offert une boîte de délicieux fudge fait maison à mon beau-père pour Noël. C’était, d’après mon chum, le plus beau cadeau que je pouvais lui faire car beau-papa a la dent sucrée. Beau-papa était enchanté, il a prêté des sous à futur Mari Chéri pour acheter la bague de fiançailles et…vous connaissez le reste.

Or, l’histoire du fudge ne se termine pas là. Durant l'été suivant, nous nous trouvions dans le bureau de mon beau-père à finaliser les détails du grand jour, et il ouvre son tiroir pour en retirer la fameuse boîte de fudge et nous en offrir. Ok, c’était du vieux fudge, mais bon, encore très mangeable d’après lui, mais ce que je me rappelle le plus c’est m’être demandée comment il avait fait pour qu’il lui en reste encore SIX mois plus tard! (Les mauvaises langues diront que c'était parce qu'il était dégueu, mais en tout cas.)

Personnellement, je crois qu'il n'avait pas besoin de manger toute la boîte pour être heureux. En cette époque de méga-tout et de gratification immédiate, lui n'avait pas oublié que le plaisir gagne à être savouré. Que la quête du bonheur ne doit pas être confondue avec le désir de consommer.

La consommation responsable, c'est en partie ça. Apprendre à n'utiliser que ce dont nous avons besoin, se poser quelques questions simples au quotidien pour voir si on est en présence d'un besoin réel ou d'une envie irrésistible d'acheter, de manger, de posséder. Voici donc en primeur quelques-uns de mes petits trucs anti-gaspillage:

Lorsque je m'apprête à remplacer un appareil chez moi (genre micro-ondes, ordinateur, frigo ou meubles de patio) pour un modèle plus beau, plus vite, plus sexy, je me demande si je serai gênée de le mettre aux vidanges la semaine d'après. Si la réponse est oui parce qu'il est encore en bon état, je reviens à la maison les mains vides. Si j'y pense encore le lendemain (et que j'ai trouvé une autre utilisation pour le vieux), je pourrai toujours retourner au magasin.

Le 1er novembre de chaque année, j'impose un moratoire sur les achats non essentiels de la maisonnée, genre vêtements, livres, CD ou jouets, jusqu'à Noël. Les enfants détestent se faire dire que "Noël s'en vient", mais ça facilite de beaucoup la rédaction de la liste de cadeaux potentiels à distribuer à la parenté et on réduit le nombre de cadeaux-bébelles inutiles.

La table d'hôte au resto comporte plein d'entrées alléchantes mais les plats principaux ne m'inspirent pas? Je commande deux entrées: je mange moins, je n'en laisse pas dans mon assiette et en plus je ne mange que des choses dont j'ai vraiment envie!

Ne vous imaginez pas que je suis une grano qui porte des bobettes trouées et se brosse les dents avec un mélange de seitan et de kefir bio. Une poule de luxe redoutable sommeille en moi, et je suis la première à faire du lèche-écran sur www.cadosphere.ca. C'est juste que j'essaie de faire ma part pour améliorer le sort de notre belle planète, même si ça veut dire manger du vieux fudge rance qui a traîné pendant des mois dans le tiroir poussiéreux du beau-père ; )

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Alors là Bravo! Mais oui c'est vrai, après tout c'est facile de pratiquer la consommation responsable quand on a envie de rien et qu'on se contente de peu. Mais quand on est , comme toi et moi, des poules de luxes, ou comme dirait l'élu de mon coeur: "high maintenance girl", LÀ, c'est tout un exploit! On mérite une petite médaille, en tout tout au moins un ruban!

En passant je ne sais pas pourquoi, mais le fudge de ma belle-mère aussi a une longévité impressionnante

Anonyme a dit...

ça me rassure, je fais déjà tout cela ou presque. Disons que lorsque je suis fauchée, je pratique la simplicité non volontaire et ça marche... LOL

Anonyme a dit...

Très bonnes suggestions Ladyw !
C'est ma première visite sur votre blogue et je dois vous dire que votre façon d'écrire me plaît beaucoup. De l'humour à tous les jours et vous éloignez la maladie pour toujours !
Si jamais vous prenez une pause durant la relâche scolaire, j'espère qu'il vous viendra à l'idée d'écrire de temps à autre.
Bon congé !
MBo

Chouette a dit...

Je vote pour la simplicité non volontaire en temps pauvre moi aussi... étant une poule le luxe compulsive.. je trouve la chose bien difficile.. mais y faut ce qui faut!