28 décembre 2007

Pourquoi les hommes battus existent-ils?

Parce qu'ils n'écoutent pas...

* Merci à Martine Pagé pour le filon Man Stroke Woman...

20 décembre 2007

À question niaiseuse...

Je ne peux m'empêcher de me réjouir de ce genre de réponse à une question épaisse de journaliste. Nicolas Sarkozy, qui vient de divorcer, a été aperçu à Eurodisney cette semaine main dans la main avec l'ex-top modèle Carla Bruni. Vous n'en avez rien à cirer vous me dites? Eh bien, vous n'êtes pas seul...

"Interrogée mercredi sur la nouvelle idylle de M. Sarkozy, la socialiste Ségolène Royal, qui fut sa rivale lors de la présidentielle de mai, a déclaré que le chef de l'État avait «le droit de faire des tours de manège» et «d'aller s'amuser». Mais «il doit nous dire quand et comment il compte s'occuper de nos difficultés et de nos problèmes», a-t-elle ajouté."

19 décembre 2007

Histoire de famille

Début de la tranche de vie : le 21 août 1993, 9h34

Infirmière moustachue : «Là madame, il va falloir se dépêcher, on n’a pas juste ça à faire, nous, rassurer les petites mamans pleines d’hormones… Vous allez être correcte : vous avez votre brochure du gouvernement et le CLSC devrait vous téléphoner la semaine prochaine…»

Jeune maman affolée : «Non, non. Vous pouvez pas me retourner chez nous. J’ai encore mal vous-savez-où, il est minuscule et tout rouge, pis en plus il braille tout le temps!»

IM, un peu sèchement quand même : «Ah ça madame, c’est pas notre problème. Il aurait fallu y penser y’a à peu près neuf mois, non…?»

Elle me remet le banc d’auto rempli de nouveau-né, mon sac à couche gigantesque et un stock impressionnant de serviettes sanitaires format cathédrale. Je m’assieds sur le trottoir en attendant Mari Chéri qui est allé récupérer notre Pontiac 6000 1982 au centre d’achat en face pour ne pas avoir à payer le stationnement.

Le siège d’auto couine. Je me retourne pour examiner de plus près la créature poilue qui logeait dans mon abdomen à peine 48 heures plus tôt. J’ai une petite envie de pleurer, mais je ne suis pas sûre que j’ai toujours le droit d’être terrifiée. C’est que je suis une maman maintenant, ce qui requiert certainement un minimum de dignité et une bonne dose de bravoure. Peine perdue. Je fonds en larmes en regardant mon fils qui par ailleurs est complètement indifférent à la quasi-tragédie grecque qui se déroule sous ses yeux.

«Tu vas voir mon amour. Je vais être une bonne maman. Je ne te forcerai pas à porter des chandails bleu pervenche ou des bottes lunaires. Tu pourras boire du Orange Crush avec tes céréales le matin et manger tous tes bonbons d’Halloween le soir même si tu veux. Je ne critiquerai jamais tes amis ou ta blonde à moins qu’elle ne soit pyromane ou psychopathe ou les deux. On va être une famille, une vraie. On va s’aimer envers et contre tous.»

Je sanglote maintenant pitoyablement, le nez enfoui dans le pyjama Petit Bateau. J’entends une toux discrète et lève la tête. Mari Chéri est debout, là, l’air inquiet et amusé à la fois. «Des bottes lunaires? C’est quoi ça?»

Je sèche mes larmes et me lève subitement «Laisse faire. C’est entre mon fils et moi. Aide-moi donc avec le petit et les sacs... J’ai pas juste ça à faire, moi, pleurer comme une Madeleine. J’ai une famille à élever. »

Fin de la tranche de vie : le 21 août 1993, 9h47

11 décembre 2007

Clin d'oeil produits

Noël s'en vient les poussinots, et j'ai une suggestion du tonnerre pour votre famille et amis. Ce site vous aidera à choisir le modèle qui convient à vos besoins. On aurait tendance à penser que ça ne conviendrait qu'aux petits enfants, mais moi je connais une couple de personnes âgées et collègues de travail pour qui ce serait bien utile.

C'est quand même beau la technologie.

7 décembre 2007

Sex and the vieux malcommodes

Voir le blogue de Richard Hetu et un hyperlien vers la bande annonce du nouveau film de Sex and the City. Surtout, surtout, voir les commentaires de plusieurs internautes masculins qui trouvent que la bande annonce est pourrie, que le film a l'air poche et que la série est non seulement nulle, mais représente aussi, et je cite "La cupidité, la vanité, la violence psychologique et l’irrationnalité féminine mise sur un piédestal serti de pierreries."

M'kay. Un sundae avec ça? C'tune bande annonce de 44 secondes avec des édifices de New York et une pitoune en robe de mariée, les gars. On se calme. Si vous voulez vous insurger, parlez des petits Québécois qui ne déjeunent pas le matin les 30 ou 31 du mois car le chèque de BS n'est pas encore rentré, ou du fait que Loft Story 4 et Occupation Double 3 raflent encore des cotes d'écoute de l'enfer. Ça c'est honteux.

Laissez donc les affaires de filles aux filles. Vous n'êtes pas le public cible de la fameuse bande annonce de toute façon.

5 décembre 2007

La revanche des dodus

Yeeeees! Voyez un article dans la Presse sur un sujet qui me tient à coeur: être dodue est moins pire qu'être sédentaire en ce qui a trait au risque de mortalité, du moins pour les 60 ans et plus (ce qui sera mon cas dans, hum, 22 ans et demi environ, mais entécas). Je le savais, mais c'est toujours lefun quand une étude américaine vachement scientifique le dit pour moi.

Out le kashi, in le foie gras. All is right in the world again.

4 décembre 2007

Maternelle

Début de la tranche de vie: le 4 septembre 2007, 9h14

Gentille professeure de maternelle: «Alors là les amis, vous allez sortir le macaron que vous avez colorié à la maison et le mettre autour de votre cou avec votre bout de ficelle bleu ciel pour représenter l'espoir, qui est notre thème pédagogique cette année (tel qu'expliqué en détail dans la communication complète que nous avons diligemment fait parvenir à vos parents au mois de février).»

Macaron? Macaron? Quel macaron? Je fouille désespérément dans l'enveloppe brune pleine de papiers de nature déplaisante comme pour les poux, le genre de collations permises (chou bleu bio avec une touche de salsepareille si, horreur, vos petits sont habitués aux goûts sucrés), et bien sûr, la litanie de règles de vie inspirantes que mon petit loup ne manquera pas d'enfreindre dès sa première demi-heure dans un environnement sans Game Boy. Je trouve enfin un bout de papier chiffonné avec une image de colombe et une vague de soulagement me submerge: une colombe c'est blanc, non? Pas besoin de la colorier. Il ne reste donc que le problème de la ficelle bleue à régler. Pour une minute, je pense à voler la ficelle de son petit voisin (qui est de toute façon en position fœtale en dessous de la table), mais le regard féroce de la mère du petit Ricardo fraîchement débarqué de Colombie me fait vite oublier la triste option.

GPDM: «Nous allons commencer par faire un beau dessin.»

Yééé! Un dessin, ça on est capables. Le petit Simon s'installe avec ses tout nouveaux super Crayola lavables, et commence à tracer la silhouette d'une maison. Ah oui, c'est bon ça une maison. Dernièrement, il trippait plus sur South Park et notre frigo est tapissé de dessins de cadavres de Kennys et de Cartman sans pantalon, bref, une maison, c'est correct. La gentille professeure s'approche de nous. Je lui souris, pleine de fierté et de confiance en mes capacités de mère enveloppante.

GPDM: «Elle est jolie ta maison, Simon. Vas-tu aussi dessiner ton papa et ta maman?»

Simon, qui vient de s'emparer du crayon rouge: «Ben non, la maison les a mangés. Regarde madame, y'a plein de sang partout!» Et Simon de barbouiller une marre de sang écarlate immense autour de la maison carnivore.

GPDM, qui en a manifestement vu d'autres: «Et la maison, est-ce qu'elle mange juste les papas et les mamans, ou aussi des hippopotames, des bicyclettes et des zucchinis? »

Je regarde la GPDM avec admiration. Wow. Elle a réussi à discerner une opportunité d'enseignement dans le dessin débile!

Simon, d'un ton excité : «Oui, oui, elle mange très plein de choses, des pogos aussi. Puis elle pète et fait caca. Ha ha ha ha!» Un tollé de ricanements enfantins accueille la déclaration de Simon, accompagné de regards noirs des autres parents. Maudit. Premier jour d'école, et mon petit chérubin adoré sera déjà pointé du doigt comme une mauvaise influence. Je dois sauver la situation.

«Simon, prends le crayon vermillon et dessine-moi une belle fleur. »

Simon, tout fier: «Oui! Une fleur de pipi avec des pétales de vomi!»

Fin de la tranche de vie: le 4 septembre 2007, 9h21

6 novembre 2007

Retour à la respectabilité

Quelle belle surprise! Je vous écris ce matin de mon bureau au bureau! Oui oui! Les grands gourous de Websense (ou de mon employeur chéri) ont finalement décidé que la Déesse n'était pas, après tout, une pornographe notoire.

Je suis soulagée, mais j'ai aussi un pincement au coeur: c'était quand même lefun de faire un pied de nez à l'autorité, de me considérer comme une artiste eccentrique en marge de l'acceptable!

Mfffft. Je vous prépare un billet juteux cette semaine...À +

P.S. je vous invite à lire la chronique de Claude Piché sur le site de la Presse sur la fiscalité au Québec. Éclairant!

25 octobre 2007

Pour encore mieux mériter la censure

Je vous prépare un billet sur la maternelle qui sera prêt en fin de semaine, mais en attendant voici de quoi vous faire sourire. À+

23 octobre 2007

La Déesse Dodue CENSURÉE!!!!

Ok, pour ceux d'entre vous qui venez encore me visiter, je m'excuse infiniment pour la disette de billets ces derniers mois. Mon nouveau travail exige beaucoup de rédaction, ce qui veut dire que le soir est réservé à d'autres types de créativité, comme le regardage de TV épaisse et le pliage de lavage.

Je voulais me logger cet après-midi au travail pour divertir avec les aventures de Simon à la maternelle, et, horreur, je n'ai pas été capable d'accéder au site. Il semblerait que le chic logiciel Wensense ait catalogué le site de la déesse dodue comme un site de SEXE!!!! Ben oui, dans la même catégorie que Bigboobsass.com et barelylegalhoochies.com!!!!! Wow.

Mais je ne laisserai pas la police de l'Interweb me décourager, non monsieur. Si je dois être censurée, ce sera pour quelque chose... Alors, voici mon message à Websense, tel que dicté avec bonheur par Simon:

Totons, vagin, pénis, vulve, pet sauce et fesses. Ten toé.

(À demain mes poussinots.)

24 septembre 2007

Le bonheur en 7 minutes 17 secondes

Il s'agit de "Absolutely Fabulous - Series 3 - Sex (p3/4)", un petit cadeau de la déesse en ce morne lundi.

(PVI, la partie 4 sur Youtube comprend "l'orgie"... Enjoy!)

12 septembre 2007

Pov fille part II: Lettre à Britney

(Ce billet est le deuxième de la série «LadyW se mêle de ce qui ne la regarde pas et donne des conseils ridicules à de parfaits inconnus».)

J'ai été bien triste de voir qu’en plus du port de cheveux et de bobettes et (on dirait) l’hygiène corporelle de base, tu as maintenant décidé d’abandonner un autre pilier de la vie en société, soit le camouflage de bédaine disgracieuse. Remarque que je ne suis pas surprise, car il est évident que tu es en post-partum sévère et que ta mère est trop occupée à "vouloir ton bien" pour te brasser les tattoos comme du monde. Comme je t'aime bien et qu'entre déesses dodues il faut s'entraider, laisse-moi te dire franchement ce qui cloche et te proposer des solutions. Voici donc "Cinq vérités plates que ton entourage ne partagera jamais avec toi":

1- Après ta noune rasée, ton coco tout lisse et ton combo brassière-utérus-protubérant de dimanche soir dernier, tu penses peut-être que nous mourrons d'envie de découvrir d'autres parties taboues de ta jolie anatomie, comme ton uvule ou tes trompes de Fallope. Eh bien non. Je crois même qu'il est de mon devoir de t'aviser au nom de toutes les mères de la planète qu'on est bien tannées de devoir expliquer à nos maris qu'après deux poupons de neuf livres et demie, un régime draconien d'une demi-heure de Pilates par mois et un amour dévorant des cosmos aux litchis, c'est pas naturel pour une femme de se dandiner en bikini et bottes de cochonnes à la télé. Une petite gêne de ta part serait appréciée, au nom de la solidarité féminine.

2- Ta job, c'est d'être une chanteuse un peu poche qui danse comme une déesse et qui fait rêver ses fans. Tu ne m'as pas fait rêver dimanche soir. En fait, je te dirais même que j'ai profité de ton numéro pour aller ramasser un dégât de Cheerios dans la cuisine. Ceci dit, c'est vrai que je ne suis pas ton public cible et que je te trouve beaucoup plus intéressante depuis que tu es cochonne, ivrogne et droguée. C'est plate de même la célébrité j'imagine.

3- Ton ex est un abruti profiteur et colon qui ne te méritait pas. Tout le monde le sait, mais c'est de plus en plus difficile de t'imaginer en mère attentive et enveloppante quand l'Internet regorge de photos de toi en train de guidouner quasiment toute nue aux quatre coins de la planète. Ma belle, je ne te dis pas d'arrêter de faire la rumba, juste d'être plus discrète. Moi quand je veux faire le party sans que Mari Chéri s'en aperçoive, je m'achète une bouteille de bordeaux sud-africain Thirsty Zebra qui a l'air d'un Tetrapak de jus de raisin que je cache dans ma sacoche et je m'en verse des rasades à mon bureau, dans l'autobus et même en attendant mon rendez-vous chez Pierrette l'esthéticienne. Chic? Pas vraiment. Efficace? Oh yes.

4- C'est ma grand-mère qui disait que l'oisiveté était la mère de tous les vices (mon expérience personnelle me dit que c'est plus ma Mastercard mais en tout cas). Peut-être as-tu besoin d'un hobby? Le tricot? La philatélie? Le jardinage peut-être? Tu sais, un coquet potager avec des fines herbes, quelques plants de tomate et de courges, et tous tes soucis sont oubliés. Et je parie que les paparazzis te crisseraient patience pendant que tu arroses ton jardin, à condition, bien sûr, que tu ne le fasses pas en cache-sexe et margarita à la main.

5- Répètes après moi: tu es belle, fine et intelligente et tu n'as pas besoin de faire la potiche pour te faire aimer. Il arrive un temps dans la vie d'une femme où il faut qu'elle range ses outfits de prostituée juvénile et qu'elle accepte le fait qu'elle est maintenant une mère de famille et une citoyenne responsable. C'est dur je le sais, et j'avoue que certains matins Mari Chéri doit me rappeler à l'ordre quand je m'habille pour aller travailler, mais en bout de ligne, c'est mieux pour tout le monde: dans vingt-cinq ans, veux-tu ressembler à Catherine Deneuve ou à Donnatella Versace? Voilà. CQFD.

Enfin, un petit mot d'encouragement pour conclure. La route de la respectabilité est remplie d'embûches et la déesse dodue en est consciente. Encore récemment, je me suis fait prendre la main dans le sac par la serveuse du St-Hubert à me bourrer les poches de petits bonbons fourrés au chocolat. Est-ce que j'étais gênée? Un peu. Est-ce Mari Chéri et AdoW ont fait semblant de ne pas me connaître et sont allés m'attendre dans l'auto? Oui. Mais est-ce que ça m'a fait du bien de faire un pied-de-nez au simpliste système d'un bonbon fourré par client? Tout à fait. Parce que tu sais Britney, c'est l'acceptation complète de ce qu'on est qui compte, pas le bonbon.

29 août 2007

Pov fille

La bonne nouvelle, c'est qu'on a tous réussi à détecter le ridicule de sa réponse au lieu d'admirer ses beaux cheveux blonds et les brillants dans sa robe.

La mauvaise nouvelle, c'est qu'on vient donner à Miss Teen South Caroline la chance de sévir dans les médias pour pas mal plus longtemps que le 15 minutes auxquels elle aurait normalement droit à cause de ses beaux cheveux blonds et les brillants dans sa robe. Entécas.

21 août 2007

Kandahar Blues

Partout où je me tourne ces jours-ci, la photo solemnelle du soldat Simon Longtin qui me rappele que moi aussi j'ai un petit Simon à la maison, qui sera un jour beau et grand, et qui voudra peut-être revêtir l'uniforme bigarré pour prêter main forte sur un champ de bataille quelconque dans une région dont nous pourrons à peine prononcer le nom.

Mon Simon m'enverra peut-être des photos de son régiment, me demandera peut-être de lui poster des sacs de Cheez Doodles, et mes petits-enfants adorés verront peut-être le jour à Valcartier ou à Petawawa.

La guerre, c'est pourri. Et c'est vrai que bien des Canadiens préféreraient oublier que notre gouvernement a choisi de participer à un conflit impossible engendré par les agissements de forces cachées dont nous ne verrons jamais le visage. Mais en bout de ligne, c'est aussi notre responsabilité en tant que pays riche et évolué de donner un coup de main aux populations déchirées. C'est humain et c'est la moindre des choses.

Les hommes et les femmes qui choisissent la vie militaire savent que la mort fait partie du deal. Il faut aussi qu'ils sachent qu'ils méritent toute notre admiration et notre gratitude. Alors, merci à toi Simon, et à Ben, et à Martin, et à tous ceux qui se lavent aux baby wipes dans le désert et qui mangent des barres de survie pour souper. La déesse dodue vous salue.

12 août 2007

Mama Jam

Ce vidéo me rappelle des beaux souvenirs... Sauf que moi c'était pas du basket, plus comme la marche du pingouin, et que j'avais du crémage à gâteau en permanence sur la bédaine.

Good times.

Mama Jams with Jenna Elfman

3 août 2007

Shopping XXX

Début de la tranche de vie : le 12 juin 2006, 21h47, l’entrée de la boutique XXX sur Taschereau

Mari Chéri, ravi : «Ma belle, je suis tellement content que tu aies accepté de m’accompagner au sex shop. Tu vas voir, c’est pas comme tu pourrais penser, ils font vraiment un effort pour attirer des nouvelles clientèles. C’est presque comme aller au Pharmaprix!»

LadyW, avec un ricanement gêné : «Un Pharmaprix avec des posters de filles toutes nues les jambes écartillées et des (en jetant un coup d’œil à l’étalage) des “enormous surging boner”? J’ai hâte de voir le rayon cosmétiques…»

Mari Chéri, d’un ton dur : «Là, je te l’ai dit. T’es mieux de pas me faire honte. C’est toi qui voulais venir ici.»

LadyW, se ressaisissant : «Non, non tu as raison. Je suis heureuse de partager ces moments privilégiés avec toi mon amour. Tu me connais…n’importe quoi pour faire satisfaire mon homme…»

Mari Chéri, cynique : «Mouin, faudrait surtout pas trop en mettre… Bon, de quel genre de film tu as envie?»

LadyW, un peu surprise : «Ben là, un porno, non?»

Mari Chéri, impatient : «Oui, mais quel genre de porno : fille-gars, deux-filles, deux-filles-un-gars, deux-gars-une-fille, des noirs, des Asiatiques? Des gros seins, des petits pénis…»

LadyW, ébahie: «J’sais tu, moi? Toi qu’est-ce qui te tente?»

Mari Chéri, ramassant une boîte sur l’étagère : «“Horny Potter”…Tiens, celui-là il a l’air bon.»

LadyW, lisant la description : «“Two naughty teenage witches show all of Cockwarts’ wizards what real magic is all about…”… Tu trouves pas que ça fait un peu dégénéré, tourner un classique pour enfants en porno juteux? Pas sûre moi que je veux voir Hermione en train de culbuter madame Weasley dans le Tourbillon Enchanté…»

Mari Chéri, replaçant la boîte en marmonnant : «Viens mon chéri, qu’elle disait… On va en profiter, les enfants sont chez ta mère, qu’elle a dit… On va se louer un film cochon… Tu vas voir, ça va être lefun…»

LadyW, qui vient de se rendre compte que sa marge de manœuvre est limitée, choisissant une boîte au hasard : «Regarde celui-là...“Sex-crazed pregnant sluts”…, euh, ouache, non. Ok, celui-là? “Amateur Barely Legal Gang Bang Action”?»

Mari Chéri, hésitant : «Trop low-budget… »

LadyW : «Oui, mais c’est correct ça… Du vrai monde en train de faire du vrai cul, pas des gueddi bleachées et botoxées qui se font ramoner par des éphèbes à casquette bourrés de stéroides? »

Mari Chéri, l’air désolé : «Oui, mais c’est parce que low budget d'habitude veut dire des pustules sur les parties pis des gros monsieurs moustachus… »

LadyW, troublée : «Ah… Ah bon. Ben là, je sais pas quoi te dire. Attends, on va demander à la madame… »

Mari Chéri : «T’es sûre? T’es gênée d’acheter des condoms d’habitude…»

LadyW, distraitement : «C’est parce que tu insistes pour que je demande s’ils ont des formats XXL…Pis du lubrifiant au chocolat belge…(au comptoir, très business) Madame, est-ce que vous auriez un film à nous suggérer? Genre une histoire pas pire, des acteurs attrayants qui ont l’air de s’être lavés dernièrement et peut-être, euh, des, euh, pratiques (?) qu’on n’aurait pas à la maison, si vous voyez ce que je veux dire…Mais pas de fourrage de trous étranges quand même… »

Madame au comptoir, l’air blasé : «Ça dépend. Quel genre de film vous excite d’habitude?»

LadyW, rêveuse : «Laissez-moi penser…La scène de lutte gréco-romaine dans “J’en suis”… Patrick Huard et Roy Dupuis en pagne et bédaine, ruisselants de sueur… (soupir). » (Mari Chéri étouffe un grognement découragé.)

Madame au comptoir, qui en vu d’autres: «Ah, je vois. (Elle pointe du doigt une étagère en retrait avec tout au plus une dizaine de films qui sont encore dans leur emballage d’origine.) Je vous invite à visiter notre section de films à-saveur-érotique-mais-politiquement-corrects-écrits-par-des-femmes-pour-des-femmes…»

LadyW, intéressée jusqu’à ce qu’elle regarde Mari Chéri qui secoue frénétiquement la tête : «Non, non, merci. On va continuer à regarder.» (Une boîte vient d’attirer son attention…Elle la prend et l’examine avec intérêt... )

LadyW, horrifiée: «Bon, là ça va faire. Bébé, choisis ce que tu veux, je t’attends dans le char.» (Elle lui garroche la boîte et sort en courant).

Mari Chéri, ahuri, jette un coup d’œil au film dans ses mains.

Plump Goddesses get it in the a**”

Fin de la tranche de vie : le 12 juin 2006, 22h03, boutique XXX sur Taschereau

30 juillet 2007

Le déclin de l'empire occidental

Comme si nous avions besoin d'autres preuves que les valeurs morales de notre belle société occidentale sont en dégénération, voilà que deux petits comiques, Xéric et Chadan, se sont amusés à remixer des couvertures de livres de Martine pour mieux refléter des préoccupations modernes.


J'adore, surtout celles-ci:


Merci à l'autre Martine pour le tuyau ; )



À quand la comtesse de Ségur et Tintin?



23 juillet 2007

Le retour

Finalement la semaine a passé trop vite et je n'ai pas eu le temps de vous écrire. J'ai fait plein de choses ma foi, inusitées, pour votre déesse, comme me faire brasser le gras de pitoune dans la pitoune à la Ronde et visiter une institution culturelle vénérable de notre capitale nationale, le Red Lobster (c't'une joke, je suis allée au Musée des Civilisations).

Je suis épuisée, juste à temps pour revenir au boulot ce matin. M'enfin.

Après une semaine passée en symbiose avec AdoW, Simon et Mari Chéri, je peux enfin vous dire que:

1- Ma petite famille est à la fois belle, fine, intelligente et insupportable.
2- Ma crise existentielle de milieu de vie ("midlife crisis") devrait survenir d'un moment à l'autre, ce qui occasionnera soit une sabbatique à Eleuthera, soit un retour aux études en littérature tamoule du 18ième siècle (fascinant, je sais).
3- Il est faux que les vacances écologiques près de la maison coûtent moins cher, car il faut aussi inclure les frais inhérents de gin, pilules et psychothérapie.

Donc... Une Française a écrit un livre qui semble très amusant, sur 40 raisons de ne pas avoir d'enfants, et ce matin, je trouve qu'elle a plutôt raison. Seule ombre au tableau, elle a elle-même deux ados, ce qui rend son cri du coeur un peu moins sincère. C'est comme regretter ce voyage inoubliable à Ottawa quand on reçoit son compte de Mastercard.

16 juillet 2007

Tellement! Part II

Ok, je l’avoue : l’Interventionniste dans toute sa sagesse a soulevé une splendide polémique : si on peut facilement résumer toute une série en quatre minutes trois secondes, pourquoi on se taperait la version longue? J’ai été un moment aveuglée par la nostalgie, mais maintenant je vois bien que rien ne pourra véritablement me ramener à ces mercredis soir magiques circa 1977 où Télé-Métropole nous régalait des belles aventures de Jaime Sommers et de ses French mouillés avec Steve-we-can-rebuild-him-Austin!

Donc, pour votre plaisir, voici cinq suggestions que je ferais aux producteurs de NBC pour épicer leurs scripts qui promettent malheureusement d’être une banalité navrante :

1) La nouvelle Jaime pourrait être bisexuelle : non seulement c’est très tendance (pensez L-Word croisé avec Alias, miaou!), mais en plus le potentiel dramatique est indéniable : on double les opportunités de scènes de sexe torride (quelqu’un a –t’il dit orgie?) et de vilaines ex-blondes folles mais ravissantes affublées comme des prostituées juvéniles. Nice.

2) Assez rapidement, NBC pourrait procéder à la renaissance des Fembot, mais avec une twist années 2000 : dans la nouvelle série, il ne s’agirait plus de femmes robots dont le visage peut de dévisser pour révéler une structure de métal, mais bien d’une armée de baby boomers vieillissantes dont les visages amovibles se transformeraient en arme de destruction massive grâce à du Botox nouvelle génération conçu par l’armée américaine.

3) Jaime pourrait exercer un métier totalement incompatible avec la fonction de femme bionique, genre conseillère beauté chez Jean Coutu ou bien représentante de portes et fenêtres Laflamme. Jaime : “Non monsieur Goldman, je peux pas rentrer en fin de semaine, il y a une vente sur le Lancôme. Votre fou furieux mégalomane pourra attendre à lundi, non?”

4) Jaime pourrait être une vraie fille de party, genre rave et extasy, mais sa bioniquité lui poserait des problèmes quand elle sort avec ses petites amies : à toutes les huit-neuf heures de transe, elle aurait besoin de huiler ses genoux bioniques, ce qui ferait un peu capoter Paris et Lindsay (dans le caméo hautement médiatisé des amies ravissantes affublées comme des prostituées juvéniles).

5) Enfin, et c’est mon truc préféré, elle pourrait avoir une meilleure amie, du genre mère de famille drôle et attachante, un peu dodue certes, mais qui apporterait un élément comique aux situations somme toute dramatiques. Amie dodue : “Quoi, encore un autre dictateur sadique qui t’a torturée avec une blowtorch? Coudon, les achètes-tu en format méga au Costco?”

Voilà. Marisol et la croisière s’amuse n’ont qu’à bien se tenir, je suis inspirée!

Tellement!

Je suis officiellement en vacances mais je vous prépare une couple de billets cette semaine. En attendant, je vous invite à admirerla nouvelle femme bionique. On dirait qu'ils ont éliminé le slow-mo avec les effets sonores années 70, mais j'ai bien hâte quand même. A+

11 juillet 2007

Ode à la platitude

Excellent billet de Foglia hier sur la boxe à Radio-Canada mais surtout sur cette tendance à ne plus oser dire que quelque chose est platte (voir le 12ième paragraphe).

Pourtant la platitude, ça fait partie de la vie. De la mienne en tout cas, quand Mari Chéri nous loue un film de guerre de 1951 un bon samedi soir ou qu'AdoW m'entretient des derniers développements de sa tortueuse vie sociale ("pis là j'ai dit à Laurie qu'elle avait été bitch avec Sandrine, pis que c'était pas correct de pas l'avoir invitée à la maison des jeunes pour l'épluchette de blé d'inde... Pis là Laurie m'a répondu que j'étais con, pis là je l'ai bloquée sur MSN, pis là elle m' a envoyé un message par Cédric, ça fait que là on est amis..."). À la fuir, à la détester, on oublie que la platitude nous permet par comparaison d'apprécier ce qui est lefun.

Prenez mon billet d'ajourd'hui. Il est plate à mort, mais il vous prépare déjà à mieux tripper sur le prochain. CQFD!

7 juillet 2007

À la Di Dodue

Josée Di Stasio : «Alors aujourd’hui j’ai le grand plaisir d’accueillir une femme très drôle et surtout, dodue, (NDLR : un peu moins ces jours-ci quand même), LadyW. Lady, que partages-tu avec nous aujourd’hui?»

LadyW, hésitante : «Quand j’ai parlé à votre recherchiste, elle m’a suggéré de vous présenter la cuisine de chez nous, quelque chose que mes amis et ma famille adorent, alors j’ai pensé à partager avec vous ma fameuse recette de pâté chi…euh… Parmentier du Terroir. Oui, oui c’est ça.»

JDS : «Alors je vois que tu as rassemblé tous les ingrédients, steak, blé d’in…Quoi, pas de blé d’inde dans ton pâté Parmentier?»

LadyW, avec fierté : « Non! Moi je le fais avec des bin…des fèves au lard! Mari Chéri qui est anglais trouvait qu’avec du maïs ça ressemblait à du manger de chien, mais qu’avec des bines c’est plus appétissant. (quoique plus tard dans le lit conjugal, disons que c’est hot pour toutes sortes de raisons pas toujours sexy…)»

JDS, troublée et pressée de changer de sujet : «Ok… Donc il s’agit d’un plat que tu concoctes pour tes êtres chers lors d’occasions spéciales…»

LadyW, avec un clin d’oeil : «Ben là ça dépend ce que tu appelles une occasion spéciale. Plus comme quand il y a une reprise d’Un taxi la nuit avec la scène où Patrick Huard est en cache sexe léopard et petite casquette et que je ne veux pas être dérangée…»

JDS, de toute évidence aux prises avec une image mentale traumatisante : «Revenons aux bin… euh aux fèves au lard. Quel type utilises-tu normalement? Personnellement je suis une grande fan des Fagioli all’uccelleto de Florence.»

LadyW, décontenancée : «Ah oui? Ben moi, je prends les Sans nom au lard d’habitude, quoique je suis sûre que ça doit aussi être bon avec les Fagiola-chose comme tu dis… »

JDS: «Et les pommes de terre? Je n’en vois pas?»

LadyW, toute heureuse : «Ah, c’est parce que les gars chez nous aiment mieux quand je prends des Sheriff déshydratées. Tiens, j’en ai apporté une boîte dans ma sacoche. Les patates Sheriff me rappelleront toujours des beaux souvenirs, comme le classique de Kool & The Gang "Sheriff les bonnes patates"… »

JDS: «Euh…je pense que le classique de Kool, c’est "Cherish"… C’est la parodie de Rock et belles oreilles qui s’appelait Sheriff… »

LadyW, un peu pincée: «Ok d’abord, si tu veux être pointilleuse…Ça fait que là, je fais revenir la viande dans la poêle…»

JDS : «…avec un peu d’oignon et de l’ail…»

LadyW, secouant la tête : «Non.»

JDS, surprise : «Comment ça, non?»

LadyW : «Je mets juste la viande.»

JDS : «Juste la viande? Et l’assaisonnement?»

LadyW : «On met du ketchup.»

JDS, la voix éteinte : «Ah, je vois. Un petit ketchup de tomates vertes à l’étuvée?»

LadyW : «Non, du ketchup de tomates rouges écrapouties de chez Loblaw.»

JDS, qui commence à avoir vachement hâte que le segment se termine : «Ok, alors récapitulons : des fèves au lard Sans nom, des pommes de terre Sheriff, de la viande hachée et du ketchup de chez Loblaw. J’imagine que tu vas me dire que c’est délicieux avec une Molson Ex tablette?»

LadyW, offusquée : «Franchement, pour qui tu me prends? Tu sauras que chez nous on ne boit pas de bière. Ça manque de classe.»

4 juillet 2007

Dodue no more

Là ça fera. L'été est arrivé, les petits tops de cochonne sont sortis et mes gros jambons engraissés tout l'hiver me tombent sur les nerfs. C'est pas si mal lorsque je les galbe de bas nylon à culotte amincissante XXL et de mumus africains en stretch, mais se baigner en robe longue et burka est franchement pénible et en plus ça fait peur aux petits enfants. (Don't ask.)

Donc, pour commémorer mon retour à la planète diète, je vous offre aujourd'hui en primeur les cinq vérités d'une déesse au régime:

Vérité No 1 : La balance n'est pas votre amie. Au contraire, elle est semblable à cette menue amie de secondaire III qui vous faisait sentir comme une nageuse ouest-allemande gavée de stéroïdes et qui vous envoyait casser avec les-pôvres-chums-déjà-remplacés-parce-qu'ils-avaient-oublié-de-lui-acheter-une-Swatch/cd de Nick Kershaw/chandail Vuarnet-pour-commémorer-leurs-11-jours-½-d'amoure. (Vous le faisiez sans rechigner car vous espériez en vain qu'un peu de sa délicate splendeur se reflèterait par ricochet sur votre physique ingrat de sidekick éternelle.)

Vérité No 2 : Les céleri rave/lentilles DuPuy/fromage en plastique/courge spaghetti sont vos nouveaux amis. Ok, on s'entend. Il est difficile d'imaginer que quelqu'un qui n'est pas au régime pourrait naturellement graviter avec gourmandise vers une délicieuse et diététique trempette au radis bleu et à l'eau de source citronnée (mium!), mais bon. Il y a des gens près de moi qui trippent fort sur les pogos, et je ne fais même pas semblant de comprendre. Je les aime quand même.

Vérité No 3 : La mafia de l’amaigrissement existe. Quiconque tente de vous convaincre à la trente-deuxième tentative que cette délicieuse barre protéinée qui brille dans le noir vous permettra enfin de rentrer dans votre robe de bal/costume de dominatrix en vinyle argenté/pantalon de cuir acheté en vente en 1996 veut votre argent, pas nécessairement votre bien. Il faut apprendre à dire non aux petites pilules, poudres et jus fluos et sortir votre Wally Waller pour éplucher les nouveaux amis.

Vérité No 4 : Votre petite voix intérieure a raison. Sur tout. Malgré votre lecture compétente de cet article fascinant de mai 1973 du New England Journal of Internal Medecine que vous avez déniché sur l'internet, vous ne souffrez probablement pas du syndrome de GrosseBrioche qui vous empêcherait d'éliminer des kilos. Probablement qu'un peu moins de Pizza Hut et qu'un peu plus de Josée Lavigueur ferait la job, et vous le savez pertinemment dans votre petit cœur rose.

Vérité No 5: Les hommes ne comprennent pas. Lorsqu'un homme est trop occupé à laver son char ou taponner sa tondeuse pour manger un de ses quatre sandwichs au salami quotidiens, il perd sept livres. C'est pas juste mais c'est comme ça. La prochaine fois qu'il rira de vous qui êtes en train de mesurer 4 onces de délicieux filet de merlu cuit à la vapeur avec un nuage de fleur de cerisier, rappelez-lui de prendre rendez-vous chez l'urologue pour son examen annuel de la prostate. C'est quand même bon d'être une fille des fois.

Voilà. Pour terminer, rappelez-vous que quiconque vous dira que la beauté est dans la tête et que Jésus vous aime comme ça n'a probablement jamais goûté aux joies du magasinage dans les tailles fortes, où la tente d'armée est un design seyant et le camouflage une stratégie gagnante. Jésus m'aime peut-être dodue, mais moi je m'aime mieux quand je peux encore compter mes mentons sur les doigts d'une main…

29 juin 2007

Déesse ténébreuse

Ok, je manque d'inspiration ces jours-ci. Je suis au régime et je vous prépare un billet sur les cinq vérités d'une déesse à la diète. En attendant, je vous invite à admirer Amy Winehouse avant qu'elle se trouve un style qui ferait jaser, genre beehive monstrueux et maquillage croûté. C'est aussi une bonne chanson, capiteuse à souhait.

19 juin 2007

Écart générationnel

Des fois je me dis que j'ai fait une trop bonne job de donner confiance en lui à AdoW... Je lui fais des reproches pour une note minable en projet-personnel-d'apprentissage (ou il fallait qu'il mime un complément circonstanciel mettons...), il me dit que le prof le déteste... Je lui fais remarquer que sa chambre est une honte dégueulasse, il me suggère gentiment de fermer sa porte... Je le menace de jeter ses bas crottés aux vidanges, il me répond que de toute façon ils sont laids!

Dans mon temps, on avait franchement peur de nos parents, surtout lorsqu'on se faisait prendre à tricher/sniffer-de-la-colle/fumer/boire/voler-des-sacoches-au-centre-d'achat etc etc... Maintenant, ils ont des mots savants pour ça: trouble d'adaptation, "borderline personnality", dysfonction psychique... Et parce qu'ils ont des mots pour les décrire, c'est comme si n'importe quelle paresse intellectuelle ou comportement imbécile devait être non pas toléré, mais pleinement accepté "parce qu'au moins ils font des efforts..."

Entécas. Tout ça pour vous inviter à lire l'excellent billet de Stéphanie Kennan sur lesaffaires.com à propos de la vrèman-super-tripante-réforme-scolère qui deviendra un cauchemar pour le marché du travail dans 10-15 ans. Soulignons tout particulièrement la citation d'Océane au 6ième paragraphe, effroyable de tant de réalisme. D'ailleurs, je pense qu'elle fait partie des amis d'AdoW sur Myspace...

14 juin 2007

Baby boomers en cavale

Début de la tranche de vie : jeudi le 14 juin, 17h34

Je suis en train de préparer un repas nutritif-et-savoureux quand le téléphone sonne.

LadyW : «Allôôôô?»

MamieW, enterrée par un bruit d’engin infernal : «Allô, Lady? Je t’entends pas bien.»

LadyW : «Maman, t’es où? C’est comme si tu étais à l’intérieur d’un moteur de 747!»

MamieW, fièrement : «Ton père et moi on fait du parapente au Guatemala! On est partis ensemble tout à l’heure, mais je me suis perdue dans la jungle et un groupe de rebelles m’a kidnappée. En tout cas, je pense que c’est des rebelles, ils ont des t-shirts déchirés et des mitraillettes? Peut-être que ça fait partie de l’excursion… Je trouvais aussi que c’était cher…Tout d’un coup qu’il y avait un faux kidnapping surprise inclus dans le forfait?»

LadyW, qui en vu d’autres : «C’est l’fun… Pis là, t’es où exactement?»

MamieW : «Ben là, c’est comme une vielle Mazda 626 remplie de navets. La route n’est vraiment pas très belle, tout à l’heure on s’est fait attaquer par un troupeau de lamas. Tu sais que ça mord fort ces bibittes-là?»

LadyW, impatiente : «Oui, ok. Là maman, je prépare le souper pis AdoW doit aller fumer des cigarillos avec les petits voisins en arrière du Couche-Tard. Tu me raconteras tout ça en fin de semaine?»

MamieW, songeuse : «Oh, je suis pas sûre. Ton père a des billets pour jouer au golf avec Tiger Woods au Royal Aberdeen.»

LadyW : «Ok, la fin de semaine d’après d’abord?»

MamieW : «Non, ça marchera pas, on a le mariage de la fille de notre femme de ménage, tsé celle avec le pied bot?»

LadyW : «Ok…La prochaine fois qu’on se verra?»

MamieW : «Je pense qu’on a un mardi soir de libre en octobre.»

LadyW, mi figue-mi-raisin : «Ben oui, on pourra en profiter pour fêter Noël!»

MamieW, enchantée : «Quelle bonne idée! Toi t’es vraiment une fille pratique! Comment vont les enfants?»

LadyW : «Tu sais m’man, c’est plus vraiment des enfants. AdoW vient de gagner le prix Nobel en médecine et Simon s’est engagé dans l’armée israélienne…»

MamieW, distraite : «C’est bien, c’est bien. Faut que je laisse, je pense qu’on est rendus à la frontière du Honduras. Aille sais-tu comment on dit ça, paquet de cigarettes menthol en espagnol?»

La ligne coupe et je me dis que j’ai bien hâte de choisir leur résidence pour personnes âgées.

Fin de la tranche de vie : jeudi le 14 juin, 17h37

13 juin 2007

Président paqueté

Je ne sais pas pourquoi, mais ça me réjouit de voir que même les présidents ne sont pas à l'abri du fameux lunch bien arrosé... N'empêche que c'est pas Harper ou Dion qui nous ferait plaisir de même!

12 juin 2007

Revanche des nerds

Voici la preuve que Pierre Lapointe et Stéphane Dion n'ont rien inventé, et qu'en 2007 les faux-dandy-nerds-qui-s'habillent-au-Chateau-et-qui-lisent-du-Boris-Vian-pour-le-fun-entre-deux-gorgées-d'absinthe pognent encore.

8 juin 2007

À la rescousse de Desjardins

Puisque je sais que vous venez me lire pour réfléchir (ou pour entendre parler de poils, pénis ou Patrick Huard, ça dépend…), permettez-moi de me porter au secours d'une entreprise qui en a vraiment besoin, et qui ne dispose pas d'une armée de conseillers en relations publiques aux salaires faramineux pour broder une histoire qui a de l'allure. M'enfin.

Je parle du Mouvement Desjardins et de la tendance fâcheuse des Québécois à avaler tout rond n'importe quelle controverse savamment tricotée par nos médias en manque de Loft Story et de Karla Homolka.

Voici le résumé de l'affaire. C't'une fois un terrain vague en banlieue de Montréal qui a servi de dépotoir lors de la construction du tunnel Hippolyte-Lafontaine. Ce terrain a été acheté dans les années quatre-vingt par une méchante compagnie d'assurance qui voulait sûrement faire du gros cash sale sur le dos des pauvres petits oiseaux vert fluo (à cause des rebuts chimiques) et pneus percés sans défense qui y avaient trouvé logis. Pendant de nombreuses années, la compagnie a entretenu le terrain, payé les taxes municipales s'y rattachant et a même tenté à maintes reprises de le vendre au gouvernement du Québec à prix d'ami pour agrandir le parc des îles de Boucherville. Le gouvernement québécois fait la contre-offre alléchante suivante: Desjardins pourrait donner le terrain au parc de Boucherville, et bénéficier du généreux programme de don écologique du gouvernement fédéral (!). La ville de Longueuil quant à elle plaide le manque d'argent et se désespère probablement de voir des millions de dollars en revenus de taxes potentiels lui glisser entre les doigts à cause des bonnes intentions du géant vert (c'est correct, car elle se rattrapera quelques années plus tard avec les fusions municipales qui transformeront les millions en milliards de toute façon).

En 2006, un promoteur véreux (même s'il ne l'est pas, c'pas grave, c'est plus sexy) offre d'acheter le fameux terrain et s'engage non seulement à le décontaminer mais aussi à respecter les recommandations des études environnementales réalisées jusqu'à maintenant. En échange, Desjardins réalise un profit modeste mais surtout récupère son investissement initial, ce qui lui permet par ailleurs de remplir sa responsabilité fiduciaire de bien administrer l'argent de ses membres. Tout le monde est content, on écrit le communiqué de presse, et rendez-vous en 2009 pour la visite d'un magnifique faux manoir de 7200 pieds carrés avec vue sur la 20.

Not.

La nouvelle de la transaction soulève un tollé de protestations de toutes parts, et nombre de lettres à l'éditeur sont envoyées aux quotidiens montréalais. Les mots capitalisme sauvage sont utilisés. Des petits malins qui auraient été incapables de situer l'île Charron sur une carte la semaine dernière débarquent avec leurs appareils photos afin de croquer des images de chevreuils gambadant gaiement dans la végétation fragile. C'est donc laid le développement quand on met en danger l'Environnement avec un grand E.


Sauf que… Mettons que c'est facile de parler de protection de l'environnement confortablement assis à son ordi un mardi soir quand personne ne fouille dans nos poubelles pour voir si on a recyclé, composté, consommé de façon responsable… Mettons aussi que quand il faut choisir entre la rentabilité de ses placements personnels et le mieux-être de la collectivité, la collectivité ne gagne pas souvent. Enfin, mettons que même si des fois on voudrait poser un grand geste humanitaire, les circonstances et nos moyens nous forcent à calmer notre joie. Desjardins est une grande entreprise certes, mais elle aussi aux prises avec les mêmes problèmes de cohérence que vous et moi. C'est juste l'étendue qui change.

Je ne dis pas qu'ils ont bien fait de vendre le terrain à un promoteur qui compte construire mille millions de condos potentiellement affreux sur un petit coin de terre qui faisait la joie de plusieurs cyclistes du dimanche. Je dis juste que c'est dangereux de décrire ce genre de véritable dilemme éthique comme un conte de Walt Disney avec Bambi et le méchant chasseur qui veut lui faire la peau.

4 juin 2007

Pizza Story

Début de la tranche de vie: dimanche 3 juin, 17h23, Pizza Hut quelconque de la Rive-Sud de Montréal

Simon: «Crème glacée! Crème glacée!»

LadyW: «Mon ange, comment qu'on demande ça?»

Simon, bon élève: «Je-veux-de-la-crème-glacée-s'il-vous-plaît.»

LadyW: «D'accord mon chéri, mais avant il faut que tu manges toute ta pizza.»

Simon se dépêche de terminer toute son assiette en évitant soigneusement toute substance végétale autre que la sauce tomate, pendant que Mari Chéri et moi discutons d'un sujet de la plus haute importance, soit les fabuleux cadeaux de fête que je recevrai sous peu… Je sens un projectile mouillé glisser le long de mon mollet sous la table.

Simon, désolé: «Ah non, échappé pizza.»

LadyW, distraite: «…J'te dis juste qu'une deuxième hypothèque sur la maison c'est bien peu pour que ton épouse adorée réalise son rêve de toujours, enregistrer un album de covers de Donna Summer… Tu sais un rêve, ça n'a pas de prix… Simon, qu'est-ce que tu fais? J'ai dit toute la pizza. Dépêches-toi. »

Simon engouffre les derniers morceaux de son assiette puis disparaît sous la table.

Simon: «Maman, tasse ton pied.»

LadyW: «…Ok, ok, c'est vrai que les grands distributeurs ne seraient peut-être pas très ouverts, mais tu sais ben mal pris, je pourrais les vendre avec un infomercial sur TQS. Y'a une fille au bureau, son neveu a vendu des milliers de kits à pantoufles en Phentex comme ça! Simon, qu'est-ce que tu fais là-dessous?»

Simon, tout fier, la bouche pleine de pizza poilue: «Simon mangé toute la pizza maman! Peut avoir crème glacée maintenant?»

Fin de la tranche de vie dégueu: dimanche 3 juin, 17h27, Pizza Hut (que nous espérons assez bien entretenu) de la Rive-Sud de Montréal

28 mai 2007

La canne de vers

Ok, mon flashback vers les années 80 continue. Il sera fini demain, c'est promis mais en attendant...en attendant... Admirez comment Rick Astley a bien vielli et prenez un moment pour vous rappeler le Thunderdome, la bière recyclée en pichet du Peel Pub, le cegep et les jupes en coton à petites culottes. Voilà. Vos yeux sont-ils embrumés? My work is done.

27 mai 2007

Nostalgie - Not

Ceci est pour tous les petits allumés qui osent affirmer que les années 80 ont grandement contribué à l'avancement de l'humanité. Pourquoi changer le monde quand on peut chanter ''Assez super de s'envoyer en l'air''?

Merci à l'intervientionniste de m'avoir inspirée à re-visiter mes années spray net. Je vous laisse. Plastic Bertrand m'attend.

21 mai 2007

Almost Famous Dodue style

Brute-chauve-pas-fine : «Madame, vous pouvez pas apporter ça en dedans : toute nourriture achetée à l’extérieur est interdite.»

LadyW, offusquée mais mielleuse: « Je les ai pas achetés mon p’tit gars, je les ai faits avec mes mains ces beaux cupcakes-là. Tiens, en veux-tu un? Regarde comme il a l’air bon le crémage rose avec Jonas épelé en sprinkles multicolores… »

BCPF, ébranlé : «Euh, non. Allez les porter dans votre auto ou vous pourrez pas rentrer.»

LadyW, marmonnant : «En tout cas, ça serait pas arrivé au show de Michael Bublé, non monsieur. Michael lui il apprécie les marques d’affection de ses fans…Ah oui. Dire que j’ai même mis des graines de lin moulues dedans pour que ça soit plus nutritif…»

Mari Chéri, gêné, avec un signe de tête à BCPF : «Viens-t’en ma belle, c’est pas grave. Je vais aller à l’auto, toi vas-y, je te rejoins en dedans…»

LadyW, qui vient d’avoir une idée : «Non, non, c’est correct. Vas-y toi… On se voit tantôt.»

Je retourne sur mes pas, vers la porte que j’ai aperçue plus tôt, où plusieurs individus louches enfilent une cigarette après l’autre et semblent généralement avoir besoin soit d’une cure à la méthadone, soit d’un bain au Lysol ou des deux assortis d’une bonne dose de Nix. Instinctivement, je sais que les techs sont ma seule chance d’acheminer mes cupcakes au Rock God de Chateauguay.

Sauf que visiblement je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée brillante. La porte est maintenant fermée et une dizaine de matantes fourmillent tout autour, affublées de contenants et cloches de toutes grandeurs.

LadyW, innocente : «C’est quoi, tout ça? Vous avez apporté de la bouffe?»

Une-Gilberte-aux-cheveux-rouges-et mèche-bleue : «Certain. Mes fameux sablés à la cardamome et fleur d’oranger. Enrique Iglesias en a parlé sur son blogue la dernière fois qu’il était à Montréal…»

Normande-bronzée-à-la-voix-énervante : «Et moi mon nougat aux pistaches parfumé à l’eau de rose. Justin Timberlake m’a demandé la recette à sa fête.»

Je commence à trouver la compétition un peu forte à mon goût quand la porte s’ouvre brusquement.

Autre-brute-chauve-pas-fine : «Jonas a un petit creux… Y’en a tu une de vous qui a des Cheez Doodles, Doritos ou des ailes de poulet?»

Un murmure de déception parcourt la foule. Puis une Rolande-ronde-aux-dents-croches lance avec fierté : «J’ai des grissinis au Parmesiano Reggiano et poivre vert!»

ABCPF, impatient : «Ok, donne-moi les. Ben mal pris, il les mangera avec du ketchup.»

Rolande, pleine d’espoir : «Est-ce que Jonas peut autographier mon Tupperware?»

ABCPF, professionnel : «Malheureusement non. Tous les contenants seront donnés à l’organisme ''Tupperware pour l’humanité'' qui fournit des plats de plastique aux parents des pays en voie de développement pour les encourager à préparer des lunchs nutritifs à leurs enfants pour l’école.»

Il s’apprête à refermer la porte quand, dans un moment de désespoir, je garroche le contenant de plastique de toutes mes forces dans l’ouverture en faisant une petite prière à Sainte-Nigella, patronne des cupcakes. La porte se ferme et le troupeau de madames déçues se dirige tristement vers la porte d’entrée du spectacle.

Une fois à l’intérieur, je cherche Mari Chéri pendant quelques minutes, mais le spectacle commence avec une version frénétique de Supersexme qui me fait oublier mari, enfants, blogue et patrie. Le spectacle se passe sans incident, enfin si on ne compte pas la chicane de Ginette et Mariette en avant pour un kleenex sale lancé par Jonas, et qui se soldera par la perte d’un sourcil pour l’une et probablement une reconstruction du cuir chevelu pour l’autre.

Lorsque les lumières s’ouvrent enfin, je me rends compte que Mari Chéri est toujours MIA, et je décide de l’attendre en m’infiltrant dans les coulisses. Manque de pot, je suis immédiatement interceptée par Brute numéro 3 qui me montre diligemment la porte vers le stationnement. Rendue dehors, je me rends à l’évidence que je ne développerai jamais une relation passionnée mais chaste avec Jonas, fondée sur une admiration et un respect mutuels et un amour inconditionnel de Whitesnake (beurk, mais je ferais un effort), et que je suis mieux de retrouver Mari Chéri qui a, après tout, les clés du char. Je compose son numéro de cellulaire.

Mari Chéri : «Yello?»

LadyW, un peu malhonnête : «Bébé, t’es où? Je t’ai cherché partout!»

Mari Chéri : «Ah, je m’excuse. J’ai rencontré d’autres gars pis on a joué aux cartes dans le stationnement en écoutant Howard Stern sur la radio satellite. Je t’attends dans l’auto.»

En ouvrant la porte de l’auto, j’aperçois mon contenant à cupcakes vide sur le siège arrière.

LadyW, estomaquée : «Qu’est-ce que tu fais avec ça?»

Mari Chéri : «Ah, ben j’ai pensé que tu voudrais le ravoir. Jonas te fait dire que c’est les meilleurs cupcakes qu’il a jamais mangés. Je pense qu’il a en dévoré au moins sept, jusqu’à ce que son manager lui fasse remarquer que ses pantalons de cuir étaient un peu serrés. Tu sais, il est correct, Jonas, pas vite vite, mais un gars correct. Je pense que tu t’entendrais bien avec.»

3 mai 2007

Relations publiques Part I

Nouvelle-patronne-super-gentille: "Lady, je t’aime bien et c’est pourquoi je t’assigne cette mission importante, que dis-je, ca-pi-ta-le : c’est toi qui vas accompagner V.-P. Grincheux à son entrevue avec la revue Les grosses affaires. Je te préviens, les très hauts dirigeants t’ont à l’œil, et je ne serais pas surprise si un jour, un jour, tu avais ton propre Blackberry avec cure-dents intégré et trente-huit boutons rutilants et si on te faisait l’honneur d’exiger que tu travailles 71 heures par semaine pour le compte de notre belle entreprise parce que nos actionnaires ont décrété un gel d’embauche pour la prochaine décennie. Tu serais contente, n’est-ce pas, Lady? "

LadyW (rêvant aux moments magiques qu’elle partagerait avec son Blackberry : un appel conférence au Costco entre deux palettes de pain Smart, une rencontre d’équipe chez Pierrette pendant l’épilation des poils de menton, une planification stratégique en regardant Bleu nuit avec Mari Chéri…) : "Oh oui, oui… J’aime ça, moi, les Blackberry. "

NPSG, satisfaite : "C’est bien, ça. Je savais que je ne me trompais pas quand je t’ai choisie parmi les milliers de candidats qui rêvaient de devenir conseillère en communications…Je sais aussi que tu ne me décevras pas et que tu contrôleras la direction de l’entrevue : depuis que notre V.-P. Finances s’est fait pogner à vendre de l’Extasy au party de Noël des cadres par une policière déguisée en adjointe administrative paquetée (et qu’elle a ensuite vendu l’histoire au Journal de Montréal), nous avons des gros problèmes de crédibilité avec les médias. Je compte sur toi pour redresser la situation en t’assurant que les propos de V.-P. Grincheux seront frais, scintillants et surtout, surtout, vides de tout commentaire qui pourrait passer pour controversé, aussi petite soit-elle…Est-ce que je me fais comprendre? " (Elle s’est beaucoup rapprochée et son visage est maintenant à trois centimètres du mien, et je ne peux m’empêcher d’admirer la lueur rouge dans ses yeux et son visage un peu crispé tout d’un coup mais quand même si joli… Elle est donc belle, fine, intelligente ma nouvelle patronne…)

LadyW, avec bravoure : "Pas de problème : je suis votre femme. Vous verrez, l’article sera si dénué de controverse, ce sera comme un manuel d’origami, mais en plus plate encore."

NPSG, vraiment contente : "Bravo, bravo, Lady, tu as compris. Maintenant, file : le journaliste vous attend dans 5 minutes au St-Hubert! "

2 mai 2007

On y est presque les poussinots

Ok, je suis une blogueuse plutôt pourrie ces jours-ci.

Mais... L'organisation de la chic Semaine de la santé mentale tire à sa fin et je pourrai bientôt, très bientôt me consacrer toute entière à vous divertir. A+ donc.

LadyW

22 avril 2007

Autopromotion

Moi aussi je veux être une star. Je veux qu’on fasse un reportage sur moi dans la Semaine, incluant des photos paisibles de moi de profil en avant de mon jardin tout en fleurs (ok, peut-être pas MON jardin, parce qu’il n’a pas vraiment de fleurs… ou de caractéristiques d’un jardin finalement… peut-être en avant de mon cactus de Noël?) avec AdoW et Simon respirant la santé et la joie de vivre et Mari Chéri me dévisageant avec adoration. Je veux qu’on Photoshoppe mon double menton et ma repousse blanche et qu’on transforme digitalement ma jaquette en flanallette pleine de trous en une fabuleuse robe de soirée Prada vert émeraude en grandeur 16 ans. Je veux qu’on parle de mon courageux combat contre le bourrelet disgracieux avec admiration et qu’on documente soigneusement pour les générations futures chaque parole qui passe mes lèvres (sauf quand je me chicane avec Mireille la vieille malcommode de la cafétéria et que c’est elle qui a raison et que je le sais).

Et je veux publier un livre moi aussi. Alors, dans la tradition du Secret, je lance mon message à l’univers : voici cinq raisons pour lesquelles je serais une auteure publiée fan-tas-ti-que :

1. Je n’ai pas froid aux yeux : votre budget d’éditeur miteux est limité et vous voulez faire le lancement du livre dans un stationnement de Costco? Pas de prob. Je sors la carte de membre et me porte volontaire pour acheter la chaudière d’olives farcies lorsqu’on manquera de petites saucisses à cocktail enrobées de bacon.

2. J’ai beaucoup d’amis dans la communauté artistique. J’ai pris l’avion avec Daniel Pilon, l’ascenseur avec Daniel Bélanger et j’ai mangé au resto avec Luc Picard (ok, c’était plus comme dans le même resto, mais on partageait une serveuse, et on a pigé dans le même petit bol de bonbons anti-mauvaise-haleine).

3. Mon outfit de bohémienne de Greenfield Park est déjà prêt pour le tourbillon d’événements médiatiques qui serait sûrement suscité par le lancement d’un livre aussi marquant. J’ai même trouvé un moyen de décoller les morceaux de dip à l’oignon qui s’étaient malencontreusement logés dans la frange au party de Noël du bureau.

4. En parlant de médias, je suis comme un caméléon : on m’envoie à Tout le monde en parle, je suis terrifiée et soumise, à On a pas toute la soirée, je fais semblant de ne pas trouver Éric Salvail gai, au télé-journal, je discute de la situation de la femme en Afghanistan avec assurance et introspection : après tout, quelle femme n’a pas à un moment donné revêtu le voile pour son homme? (dans mon cas, c’était plus comme un chapeau de pêche avec moustiquaire intégré et la veste kaki assortie, toute nue en dessous, pour jouer à la petite truite cochonne avec Mari Chéri, mais ça c’est un tout autre billet)

5. Le marketing, je connais ça. Vous voulez une aventure lesbienne scandaleuse avec Mitsou? Check. Un gros problème de boisson/drogue/jeu? Une fin de semaine à Québec devrait suffire. Une maladie mystérieuse qui me ferait perdre 40 livres et rajeunir de 10 ans? Injectez-moi le virus svp!

Bref, si vous êtes un éditeur très ouvert d’esprit et que vous recherchez le prochain Harry Potter, en plus débile et moins magique quand même, je suis votre déesse. Ne ratez pas cette occasion de partager le fruit de plusieurs années de névrose... euh... je veux dire expérience, avec le monde entier!

12 avril 2007

Entrevue choc

LadyW: «One, two, one two. Ça a l'air de marcher. (ton professionnel) Alors, je suis ici avec Patrick Huard (et ses pectoraux magnifiques) qui va nous parler de son dernier film, "Bon Cop, Bad Cop II: la revanche de la tête carrée masquée." »

PH, un peu gêné: «En fait, c'est pas vraiment ça le nom du film, c'est "Bon Cop, Bad Cop II: la revanche du tueur masqué."»

LadyW, impatiente: «Oui, mais la relationniste m'a dit que le tueur finit par être un anglais, donc mon titre est beaucoup plus précis, non?"

PH, confus: «Oui, mais si on dit tout de suite au public c'est qui le tueur, ils n'auront pas de fun à voir le film.»

LadyW, réfléchissant tout haut: «Ben là, ça dépend. Dedans, est-ce que tu portes ta casquette méga affreuse de chauffeur dans Taxi?»

PH: «Euh, ben, non.»

LadyW, très business: «Good. Est-ce que ton personnage est toujours un macho colon mais étrangement séduisant comme un épisode d'Occupation double?»

PH, intrigué: « Oui…»

LadyW: «Parfait. Finalement, et ça c'est crucial, est-ce-que dans le film tu couches avec une jolie greluche dans le cadre d'une aventure passionnée vouée à un échec inévitable parce qu'elle est en fait soit folle à lier, soit la blonde sadique du tueur, soit l'ex de ton partner anglais pogné, ou les trois?»

PH, épaté: «Oui, oui et oui! Comment vous avez fait…»

LadyW: «Don't ask. T'inquiète pas, c'est un tabac garanti, en autant qu'on voie bien tes pectoraux sur le poster… Un t-shirt déchiré peut-être? »

PH, le regard plein de possibilités: « Ou une chemise déboutonnée…»

LadyW, vraiment inspirée: « Ou pas de chemise pentoute? Ou une camisole, pas une dégueu comme celles de Dan Bigras, plus comme Calvin Klein serrée et un peu transparente… »

(Silence de trente secondes. On sent presque leurs pensées entièrement tournées vers une vision de la poitrine dénudée de Patrick, ses longs poils noirs frisés s'agitant au gré de la douce brise montréalaise…)

LadyW, retrouvant ses esprits: «Bon ok, le nouveau film… (bruit de papiers) Alors, mon beau Patrick, est-ce que t'as été obligé d'aller tourner à Toronto?»

PH, surpris: «Euh, oui. »

LadyW, ton désolé : « Pauvre toi.»

(Un autre silence de 10 secondes. D'autres bruits de papier.)

LadyW: «Et puis, est-ce que l'anglais qui joue ton partner porte des collets roulés la fin de semaine aussi?»

PH, encore plus surpris: «Ben là, j'sais pas. »

LadyW, impatiente: «Bon ok. Parle-moi du film d'abord. »

PH, du soulagement dans la voix: «Oui, parlons du film. Alors Érik et moi voulions que la suite se positionne rapidement comme un bel exemple du paradigme canadien, un peu comme une critique sociale mais qui met en valeur la véritable contribution…»

LadyW, interrompant: «Non non non, je veux que tu me parles de quelque chose d'intéressant. Par exemple, y'a tu plus de scènes de fesses dans celui-là?»

PH, un peu froissé: «En effet, mon collègue, joué par Colm Feore, débute une belle histoire d'amour avec mon ex-conjointe jouée par Lucie Laurier. »

LadyW, interrompant à nouveau: «Ouache, non, ça je veux pas le savoir. Toi, mon beau Patrick, toi là, est-ce qu'on te voit (enfin) tout nu au grand écran?»

(Le silence est rempli d'anticipation. On entend un soupir découragé.)

PH: «Ben non. Ma nouvelle blonde voulait pas et mon agent m'a dit que de toute façon il fallait que mon interprétation soit plus subtile si je voulais gagner un Juno. La nudité, c'est pas assez subtil ça a l'air. »

LadyW: «Pfffft. Subtil, schmubtil. Je regrette mon Pat, mais tu t'es fait avoir. Une fois qu'on saura que ton interprétation est subtile mais toute habillée, les filles iront pas le voir ton film, parole de déesse dodue. »

10 avril 2007

"Accueille de la nouvelle associée"

La porte de la salle d’attente s’ouvre et la gentille dame des ressources humaines s’approche de moi avec douceur.

GDRH, avec bonté : «Madame W, je vous présente Rollande, l’adjointe de votre nouveau vice-président.»

Elle se tasse pour révéler une grosse rouquine qui ressemble étrangement à Guy A. Lepage en Madame Brossard de la rue Brossard à Brossard. Je m’attends à ce qu’elle dise «Oui allo!», mais je serai déçue.

Rollande, en mâchouillant son Excel extra menthe : «Envoye, déguedine la petite nouvelle des relations pubiques, j’ai pas juste ça à faire, moé, des "accueilles de nouvelles associées". Faut que j’sois revenue à mon bureau pour 9h10, Sonia pis moi on va fumer dans le stock room. »

Elle me tire par la manche et me pousse sans ménagement vers le corridor blafard. La porte des ressources humaines se referme au ralenti, comme dans une scène de Grey’s Anatomy quand le grand gaillard en civière qui joue au basket professionnel s’en va se faire amputer une jambe. Je me dis finalement que mon changement de carrière pourrait facilement attendre un an ou huit, rien ne presse, et que si je suppliais mon ancien patron, il me reprendrait sûrement, à moins qu’il n’ait déjà entendu les fâcheuses rumeurs d’utilisation de l’imprimante couleur à des fins personnelles (i.e. P-O-R-N-O B-E-S-T-I-A-L ) que j’ai immaturement répandues à son sujet avant de partir. Bien mal prise, je lui dirai que je voulais me venger de la fois au party de Noël où, malgré mes chaudes avances imbibées de Bailey’s Irish cream, il a choisi la belle Clara de la facturation pour danser un slow collé collé. (Ok, c’est pas vrai tout ça, mais c’est la survie de ma famille qui en dépend après tout. Bon ok, peut-être pas la survie, quand même l’été s’en vient, et le statut de déesse requiert de l’entretien coûteux et intensif). Il devrait être tellement pogné qu’il oubliera le reste et me réembauchera presto! CQFD!

Perdue dans mes pensées, je viens seulement de me rendre compte que nous avons pris l’ascenseur qui mène au quatrième sous-sol. La porte s’ouvre sur des murs en faux stucco noircis par l’exhaust et la mauvaise haleine. Rollande me pousse de toutes ses forces hors de l’ascenseur et me crie d’aller trouver Lisa pendant que les portes se referment. Son rire diabolique me résonne dans les oreilles bien après qu’elle ait débarqué au rez-de-chaussée.

Je m’engage dans le dédale du quatrième sous-sol, pour me retrouver toujours aux mêmes portes d’ascenseur. Je fouille dans ma sacoche désespérément pour trouver des petits cailloux que je pourrais laisser sur mon passage à la manière de Petit Poucet, mais manque de pot, je ne traîne plus ma collection de roches dans mon sac à mains depuis le 11 septembre. Don’t ask.

Finalement, je vois de la lumière qui émane d’une fissure dans le stucco. Euréka! Il s’agit d’une porte secrète. Enfin, je pense que c’est ça. Coûte que coûte, j’arriverai à l’ouvrir, parole de déesse dodue! J’ai un MBA, oui monsieur, je suis la relève, la prochaine génération de jeunes leaders dynamiques et innovateurs! Dès lors, je m’emploie à frotter, caresser, licher le stucco, mais sans succès. Un peu découragée, dans un geste teinté de désespoir, je retire mon châle de bohémienne, commence à détacher ma blouse et mon soutien-gorge avec l’intention de flasher mes totons à la maudite porte… Si c’est ça que ça prend…

Voix mâle horrifiée en arrière de moi : «Mais qu’est-ce que vous faites?»

La blouse toute ouverte, le soutien gorge en bataille, le châle en boule et le sac à main éventré à mes pieds, je me retourne. Yé, c’est mon nouveau patron, celui que j’ai rencontré une seule fois un gai matin d’été et qui m’a choisie pour occuper le poste prestigieux de conseillère en communications. Je me rends compte en plus que je porte, inexplicablement, mon vieux soutien-gorge d’allaitement super confortable mais qui pue un peu le vomi de petit bébé.

LadyW, essayant d’expliquer lamentablement : « C’est pas ce que vous croyez… C’est parce que là il y avait une craque, de la lumière… je voulais trouver Lisa, je pensais que c’était une porte secrète…»

Nouveau patron, se tournant vers son adjointe Lisa qui vient d’apparaître à ses côtés : «Appelle les ressources humaines, ils nous ont encore envoyé une folle. C’est la troisième ce mois-ci. Maudit que j’suis tanné, elles ont l’air ben correct en entrevue, pis là si c’est pas qu’elles sniffent du liquid paper, c’est qu’elles ont un coach de vie imaginaire, ou qu’elles se mettent toutes nues pis se frottent à du stucco…»

LadyW, en se rhabillant tant bien que mal : «Non, non, je vous assure, je suis normale, c’est un malentendu…»

Nouveau patron, blasé : «Ah oui? Alors comment ça se fait que votre châle est en feu?»

LadyW : «Ben là, je sais pas de quoi vous parlez… Mon châ…»

Je sens une odeur de brûlé et me rends compte que mon châle est en feu, probablement à cause de Lisa qui avait postulé pour la position de conseillère en communications. Nouveau patron fait semblant de ne rien voir, dégoûté par le soutien-gorge d’allaitement nauséabond. Et dire que je n'aurai même pas eu l’occasion de dévaliser le placard à objets promotionnels. Maudit. Les murs se referment, le quatrième sous-sol s’embrase et je me réveille.

4 avril 2007

Je ne vous oublie pas

Je vous ai un peu négligés cette semaine: c'est qu'en fait j'ai commencé une nouvelle job lundi et que je vais à Toronto aujourd'hui, alors entre aménager mon nouveau cubicule, avoir l'air intelligente au moins la moitié du temps et me friser le toupet tous les matins... Reste pas beaucoup de temps pour délirer...

Je vous prépare un billet sur Patrick Huard. À bientôt!

30 mars 2007

Le sexe des anges

Début de la tranche de vie : 14 mars 2007, 20h33

L’ambiance est paisible dans la chambre de Simon, lumière tamisée, décor rieur et ergonomique favorisant l’estime de soi et les apprentissages de motricité fine, un rêve d’harmonie et de stabilité affective quoi. LadyW, la maman adorée, raconte le ‘’livre de bébés’’ pour la trente-troisième fois. Simon, dans son pyjama favori de Petit Poulet déchaîné, est étendu en dessous de sa douce doudou.

LadyW : «…Pour faire un bébé, il faut de l’amour. Papa met dans le ventre de maman une petite graine…»

Simon, bon élève : «…Avec son pénis…»

LadyW, refusant de se laisser distraire de son objectif pédagogique : «…Et quand la petite graine rencontre l’œuf de Maman, un embryon va se développer et se transformer…»

Simon, avec conviction : «En pénis!…»

LadyW, un peu troublée : «Non mon chéri. La graine se transforme en bébé.»

Simon, qui y tient: «Mais le bébé va avoir un pénis.»

LadyW, résignée : «Oui, si c’est un garçon.»

Simon: «Parce que les filles ont pas de pénis. Les filles ont des vagins!»

LadyW, maudissant ses idées brillantes pour enseigner la différence entre les filles et les garçons et pressée de changer de sujet: «Oui, oui c’est ça. Maman parle tranquillement avec Lisa quand soudain elle pousse un petit cri. Vite, elle appelle Mamie. Bébé va arriver.»

Simon : «La maman a des bobos au ventre?»

LadyW, heureuse que les pénis soient momentanément oubliés : «Oui, parce que le bébé pousse pour sortir.»

Simon se tait, probablement pour assimiler ce concept essentiel. C’est bien : on n’est jamais trop jeune pour comprendre combien sa mère a souffert, et souffre encore, pour nous avoir mis au monde. Toute gratitude générée durant cette époque vulnérable pourra ensuite être transformée durant l’adolescence en sentiment de culpabilité…Hé hé hé.

LadyW : «À la clinique, une sage-femme contrôle les battements du cœur de bébé. Maman pousse…»

Je me rends compte que Simon ne m’écoute plus, et qu’il respire un peu fort. Ah, le petit amour s’est endormi. Je m’attendris un moment sur les chérubins de 4 ans : qu’ils sont doux, gentils, angéliques…Puis je vois qu’il a encore les yeux ouverts et qu’il tripote quelque chose en dessous de la doudou.

LadyW : «Simon, qu’est-ce que tu fais?»

Simon a l’air hébété un moment puis repousse la doudou pour révéler une solide érection.

Simon, l’air imbécile heureux : «Regarde, pénis tout dur. Touche!»

Je suis paralysée d’effroi. Mon petit bébé, mon ange. Stimulé sexuellement à la vue d’un dessin de femme au ventre énorme et visiblement en travail. Urrrgggh. Je le savais que j’aurais du le laisser baver sur mon catalogue de Victoria’s Secret. Si j’avais été moins obsédée par ma propre piètre vie sexuelle, si j’avais été moins égoïste, peut-être, peut-être aurait-il eu une chance de comportement sexuel normal…

Mari Chéri rentre dans la chambre à ce moment. Son regard se pose sur l’équipement de Simon dans toute sa splendeur.

Mari Chéri, avec fierté : «Wow. Mon fils à moi. »

Puis il me regarde et se rend compte que je suis au bord de la crise de nerfs. «Qu’est-ce qu’il y a?»

LadyW, estomaquée : «Qu’est-ce qu’il y a? Qu’est-ce qu’il y a? Ton fils de quatre ans ne fait pas encore la différence entre le bleu et le jaune, mais il sait comment jouer du gazou par exemple! Vous les hommes, vous êtes tous les mêmes : des bêtes! »

Mari Chéri vient pour répondre puis il se ravise : «Viens Simon, on va laisser ta pauvre mère névrosée tranquille. Je veux te montrer quelque chose dans l’atelier en bas. »

LadyW, toute excitée tout d’un coup : «Oui, c’est bon ça, excellente idée!!! Amène-le voir ton Hustler d’octobre 1991… La page 23 surtout, avec la pitoune avec le collier de perles enroulé dans le poil... Il n’est peut-être pas trop tard après tout. Bravo Papa! Tu es un génie!»

Fin de la tranche de vie : 14 mars 2007, 20h47

27 mars 2007

It's you and me babe

Une autre bombe sur la blogosphère ce matin: Mère Indigne nous quitte pour se consacrer entièrement à sa thèse.

Deux dans la même semaine: est-ce qu'on décèle un pattern? Est-ce que mars est le mois des lâcheuses?

Ben en tout cas, moi je reste au rendez-vous. J'ai un sac plein de niaisieries à vous raconter, et je suis accro à tout l'amour que je ressens à lire vos commentaires. On se lâche pas, ok?

26 mars 2007

The C-Word

Début de la tranche de vie: le 13 septembre 2004, 18h51, Sheraton de Boston

J'ouvre la porte à grand peine à l'aide de la petite carte magnétique car j'ai les mains pleines de sacs. Oui, ben les adeptes de la simplicité volontaire ne seraient pas épatés: quatre paires de souliers, treize bobettes cathédrale en stretch et 93$ US de makeup Sephora. Être une déesse dodue au Royaume des dodues comporte ses avantages – et ses périls pour la Visa.

J'enfile rapidement mon pyjama et ouvre la télé. Hum, Entertainment Tonight tire à sa fin, trop tôt pour Survivor. Je m'égare vers les canaux payants: j'ai le choix entre Anacondas, Dirty Dancing 2 ou Eurotrip. Pas fort. Je m'apprête à fermer la télé quand j'aperçois la bande annonce pour The L-Word, avec Jennifer Beals.

Moi Jennifer Beals, je l'adore. Depuis ses années Flashdance et son petit coton ouaté déchiré qui lui dénudait savamment l'épaule et ses numéros de danse avec la chaise qui ont longtemps alimenté mon répertoire à la discothèque 14-18 (en l'absence de chaise, j'avais adapté les moves pour un cadre de porte ou un siège de toilette), elle est depuis toujours pour moi l'incarnation même du sexe et du nec plus ultra en matière de métiers non-traditionnels. Bref, elle me plaît. Sans même lire la description, j'achète l'émission.

Pendant les publicités, je me commande une assiette de nachos au poulet avec une bière, calculant mentalement combien de consommations d'alcool se retrouveront sur mon compte de dépenses. 21 à date. Que voulez-vous: les conférences plates sur l'avenir des avantages fiscaux, ça me donne soif, très soif. Je ne suis d'ailleurs pas la seule, si je me fie à la délégation de consultants du Maryland avec qui j'ai foxé la dernière présentation sur ERISA au bar karaoké de l'hôtel. C'est moi qui vous le dis, des Bob poilus de Baltimore saouls, ça peut chanter "My heart will go on" avec beaucoup d'émotion. Tout comme les déesses dodues copieusement imbibées de Kir Royal peuvent interpréter Thriller et l'accompagner d'un moonwalk impec (avant de s'enfarger dans leur châle de bohémienne de Greenfield Park). Entécas.

Je m'installe sur le lit et l'émission commence. Ah, ok. Jennifer joue une lesbienne, pis elle a une blonde, Tina, mais elles ont des problèmes de communication. Jennifer est comme l'homme dans le couple (mais sans moustache ou amour malsain des ailes de poulet), pis Tina se prépare à tomber enceinte par insémination artificielle. Elles se chicanent quand vient le temps de choisir le donneur de sperme mais elles se réconcilient. Pendant, comme, 18 minutes. Avec la langue et d'autres parties intimes de leur anatomie féminine.

Au bout de 13 minutes, je commence à me demander sérieusement si je me suis trompée de canal. En plus il fait chaud, en tout cas, moi je trouve. Voyons, LadyW, t'es cool, que je me dis. T'as déjà vu ça des filles qui s'embrassent. T'es allée au cégep, et au Thunderdôme aussi.

Ça cogne à la porte. Jennifer et Tina ont l'air de s'être calmées, alors j'ouvre en espérant que le service aux chambres emploie des aveugles. Le serveur rentre dans la chambre et dépose le plateau sur la petite table. Exactement au même moment, la télé émet un miaulement d'extase qui fait trembler (en tout cas, on dirait) les murs de la chambre. Le serveur et moi nous retournons en même temps pour admirer Jennifer en train de frencher Tina à pleine bouche, la main enfouie profondément dans sa culotte. Avec un gémissement violent, Tina est arrivée à destination ça a l'air, et moi je suis de la couleur d'une pancarte de collecte de sang.

Serveur: «Ah, yes, The L-Word. Very good program, have you watched it before?»

LadyW, avec le désespoir de la honte: «NO! Oh God no. We don't have it in Canada!»

Serveur, l'air navré: «Pity. This is only the first season. By the third, it gets REALLY hot!»

LadyW, intéressée malgré elle: «You mean, hotter than this?»

Serveur, avec un petit sourire: «Oh yes. Trust me.»

Il me fait signer l'addition et sort discrètement, non sans m'avoir fait un clin d'œil coquin. Yé. Je l'imagine déjà dans les catacombes du Sheraton en train de raconter à ses petits amis de la buanderie que la petite madame à l'accent étrange de la 1016 est en fait une grosse cochonne dépravée qui boit toute seule dans sa chambre en écoutant du girl-on-girl porn entre deux spectacles de karaoké lascif au bar de l'hôtel.

Bref une autre journée ordinaire dans la vie de la déesse dodue.

Fin de la tranche de vie: le 13 septembre 2004, 19h38, Sheraton de Boston

24 mars 2007

À lire avant lundi

Deux choses:

1- Il faut lire l'excellent résumé des promesses électorales dans l'édition du 15 avril de L'Actualité: c'est vraiment révélateur de les voir côtes à côtes. Mettons que certains ne gagnent pas vraiment à la comparaison...

(Merci à Geekgirl qui a trouvé la version web au http://www.lactualite.com/elections/article.jsp?content=20070316_104914_4760 )


2- Geneviève annonce sur son site qu'elle quitte la blogosphère et je suis troublée: c'est vrai que bloguer c'est énergivore, mais de là à tout arrêter? Entécas.

Je travaille sur une tranche de vie sur les lesbiennes pour le prochain billet. À+

23 mars 2007

Un lecteur averti en vaut deux

Juste un mot pour vous dire que je changerai bientôt de plateforme car j'ai vraiment de la misère à patenter mes billets et en plus je n'ai pas de stats de circulation avec Blogger.

Je vous avise dès que le nouveau site sera prêt.

Pour en finir avec la politique

Je relis mon billet d'hier et je me rends compte que ce n'était pas un chef-d'œuvre de cohérence et de clarté. Au lieu de critiquer madame Payette qui de toute façon n'en a rien à cirer des opinions d'une déesse dodue de Greenfield Park, laissez-moi vous parler de ce qui me réjouit dans la campagne électorale actuelle (je sais que je vais probablement me faire blaster, mais rappelez-vous que je ne parle pas d'un parti en particulier):

1. C'est lefun que la famille soit à nouveau à la mode. Après que le fédéral ait remplacé tous les crédits d'impôt par des remboursements de prestations fiscales pour enfants (pour que les enfants défavorisés aient encore à manger passé le 20 du mois une fois que le chèque de BS est tout dépensé), et que le provincial ait pratiquement éliminé les allocations familiales pour quiconque gagne plus que 8 piasses de l'heure, les parents de la classe moyenne pouvaient se moucher avec les nombreux frais associés à élever des enfants. J'ai travaillé fort pour faire partie de la classe moyenne (à part au cégep, mais ça c'est une autre histoire), et j'apprécie qu'enfin mes gouvernements reconnaissent que mes enfants me coûtent cher. Je ne demande pas nécessairement de l'argent sonnant à tous les mois, juste l'opportunité de bénéficier d'un ou deux crédits d'impôt quand je remets ma déclaration à 23h57 le 30 avril de chaque année.

2. C'est aussi lefun que le choix personnel ait refait son apparition dans le spectrum politique. Enfin, on se rend compte que les coûteux programmes hyper-structurés de subventions/prestations/fonds incitatifs avec mille et une règles compliquées et autant d'opportunités de fourrer le système ne sont pas nécessairement la meilleure manière d'encourager les gens à prendre des décisions éclairées pour favoriser le long terme. Je suis convaincue que quand on traite les gens comme des adultes responsables et sensés, ils ne nous laissent pas tomber.

3. Je suis contente qu'on commence à questionner sérieusement des choix de société qui ont été effectués par les générations précédentes dans un contexte qui n'existe plus aujourd'hui. La survie du système de santé public est essentielle, mais son incarnation actuelle ne l'est pas. La médecine telle qu'elle était pratiquée dans les années 70 n'existe plus aujourd'hui grâce à la technologie et aux nouvelles connaissances: pourquoi est-ce qu'on insiste pour garder des structures et de nombreuses pratiques qui datent de cette époque?

C'est la même chose pour les frais de scolarité. Les universités québécoises de nos jours doivent faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour financer leurs opérations, alors que dans le fond leur job c'est de former les générations futures de travailleurs. Quiconque a déjà mangé du macaroni au V-8 cinq soirs de suite sait que le manque d'argent chronique tue la créativité et les grands projets. Pourquoi ne pas accepter que le prix de l'école augmente comme le prix du reste et que l'éducation supérieure est un investissement, pas un droit acquis? Pourquoi ne pas s'employer à trouver des manières de rendre le système plus intelligent et plus efficace? Les générations futures profiteront plus d'universités en santé financées à leur juste valeur que d'institutions fragiles dont le principal avantage est qu'elles ne coûtent pas cher!

4. Je suis heureuse qu'on fasse de l'environnement un enjeu important, parce que le rôle d'un gouvernement est souvent de protéger ce qui ne peut pas protéger tout seul. Je ne sais pas dans quelle mesure le nouveau parti au pouvoir sera capable d'équilibrer ses beaux principes environnementaux avec les exigences des grosses entreprises énergivores comme Alcoa et compagnie, mais d'en parler ouvertement est un pas dans la bonne direction.

5. Enfin, j'aime bien le show cette année: entre les déclarations épaisses de certains candidats de l'ADQ, la photogénie exceptionnelle d'André Boisclair (admettez-le qu'il est beau avec ses cheveux brillants et ses outfits métro-urbains) et la fausse controverse des accommodements raisonnables (moi cette année j'irai voter en g-string fuschia à paillettes tel qu'exigé par le code de vie des déesses dodues, aurai-je droit à ma couverture du Journal de Montréal? À suivre…), la campagne électorale cette année est tour à tour surprenante, pathétique, excitante et emmerdante. C'est presque aussi lefun que Taxi.

Enfin, je ne crois pas que de m'attendre à ce que mes gouvernements optimisent l'utilisation des impôts que je leur envoie à toutes les deux semaines, c'est faire preuve d'égoïsme et de MOI MOI MOI. Si ça veut dire examiner comment on utilise le filet social, responsabiliser les pauvres et les riches à ne pas gaspiller les ressources de la société et me faire clouer au pilori de la blogosphère québécoise, tant pis. Je suis, après tout, une déesse, je peux en prendre ; )

Ok là, ça fera. Le prochain billet marquera le retour à la légèreté, le sérieux m'épuise. Bonne fin de campagne à tous et à toutes!

22 mars 2007

Mon grain de sel

Pas facile de ne pas parler politique ces jours-ci dans mes billets. Mais après la promesse de l'ADQ d'accorder aux familles un montant de 100$ par semaine par enfant qui ne fréquente pas les établissements de garderie subventionnés par l'État, et les réactions qui ont suivi, j'ai de la misère à passer mes idées sur le sujet sous silence.

Lise Payette prétendait dans son éditorial dans le chic Journal de Montréal ce matin que c'était évident que la mesure annoncée par monsieur Dumont ne ferait qu'assujettir plus de femmes défavorisées monoparentales à la dépendance financière en les gardant à l'écart du marché du travail plus longtemps après la naissance de leurs enfants. Elle disait que 5200$ par année, ce n'était pas assez pour acheter les votes des Québécoises et que celles-ci ne seraient pas dupes lorsque ce serait le temps de voter le 26 mars prochain.

Moi je pense qu'un merci aurait été de mise.

On s'entend. 5200$ par année c'est des pinottes, surtout quand il faut payer les broches, l'orthophoniste, l'équipement de hockey, les tutus et les camps de clarinette. La plupart des femmes que je connais, moi incluse, ne seraient de toute façon pas prêtes à abandonner leur carrière pour cinq ou même dix fois ce montant, et c'est notre droit. Mais de là à dire qu'on en veut pas et que l'ADQ manque de respect aux femmes en leur offrant un montant pour élever leurs enfants à la maison au nom d'un raisonnement faussement féministe, là, j'embarque pas.

Dans mon livre à moi, n'importe quelle idée qui permet aux familles québécoises (et aux femmes en particulier) d'effectuer des choix véritablement adaptés à leur situation personnelle est une excellente idée. Élever des enfants de nos jours, ça prend de l'argent, certes, mais surtout de la disponibilité: disponibilité affective, disponibilité physique, disponibilité psychologique. Et c'est précisément ce qu'un parent à la maison peut offrir plus facilement.

C'est pas tout le monde qui trippe sur les garderies à 7$. C'est pas tout le monde aussi qui fantasme sur une plus grosse maison, une deuxième auto, ou un chalet dans le Nord. Par contre, tous les parents rêvent d'enfants intelligents et bien élevés, de familles heureuses et de relations harmonieuses. 5200$ par année, ça change pas le monde, sauf que ça permettrait peut-être à certains parents d'arrondir les fins de mois difficiles et de profiter plus pleinement de leur vie de famille. Et ça, ça vaut pas mal plus cher que 5200$.

(En passant, je n'ai pas encore décidé pour qui je voterai lundi prochain. C'est juste que j'haïs ben ça quand les bonnes idées sont sacrifiées au profit d'opinions partisanes qui ne profitent qu'à ceux qui les formulent.)

20 mars 2007

Le massage périnéal

Je me sens cheap. En relisant vos commentaires sur le billet des vacances en famille, je me rends compte que je véhicule, parfois, une image un tant soit peu, (comment dire, difficile? Apocalyptique? Franchement terrifiante?) , disons, grise, de la famille. C'est quand même pas si pire que ça, et afin de rassurer les futurs parents (et ne pas me faire accuser de tout défaire les belles politiques familiales de nos gouvernements, même si dans mon temps il n’y en avait pas et qu’on pouvait se moucher avec la dénatalité, mais c’est une autre histoire), je partage aujourd'hui avec vous un secret millénaire qui pourrait épargner aux femmes enceintes partout dans le monde bien des bains de siège humiliants commandités par le CLSC. J'ai nommé: le massage périnéal.

D'abord, une leçon d'anatomie. Pour l'ensemble d'entre nous, il s'agit simplement d'une noune, mais la dite noune est composée de plusieurs éléments aux noms très savants, dont, entre autres, le périnée. Le périnée est, d'après le Petit Robert, "la partie inférieure, plancher du petit bassin, qui s'étend entre l'anus et les parties génitales." C'est aussi la partie qui se déchire lorsqu'on expulse l'équivalent d'un melon d'eau de neuf livres et demie en sacrant après la gentille infirmière de 19 ans qui vous refuse le popsicle au raisin que vous désirez si ardemment, "au cas où on devrait vous faire une anesthésie". Petite bitch.

Revenons toutefois à votre périnée. Même s'il ne déchire pas, il est aussi possible que votre médecin choisisse de le mutiler en y faisant une incision, incision qui nécessitera ensuite des soins particuliers, comme des points de suture (beurk) et peut-être même des injections de morphine à toutes les quatre heures (non, pas vraiment, mais ça serait lefun, non?). La mutilation, c'est pas tellement grave, car ce n'est pas comme si vous pouvez admirer cette partie de votre anatomie dans la cabine d'essayage au Winners (à moins d'être tordue et très flexible), mais les points de suture c'est poche pour toutes sortes de raisons vraiment juteuses et douloureuses.

D'où ce billet. La bonne nouvelle, c'est que le périnée peut être entraîné pour l'accouchement grâce à une technique de massage vraiment très sophistiquée qui consiste à étirer le trou avec les doigts en utilisant un lubrifiant comme de l’huile d’amande. Mesdames, vous pourriez vous essayer toutes seules, mais à mon avis c’est le moment parfait pour habituer Papa à vous donner un coup de main (vous ne croyez pas si bien dire ; ) dans ces corvées impossibles qui sont imposées par Mère Nature en contexte de reproduction. Vous me remercierez lorsqu’il ira ensuite vous acheter des super méga pads maternité au Pharmaprix sans rechigner, ou qu’il acceptera de vous peindre les ongles d’orteils au dixième mois de grossesse en prévision de la position étriers.

Et votre médecin dans tout ça, vous me direz? Pas besoin de lui en parler si ça vous met mal à l’aise : il trouvera sûrement que votre périnée est vraiment souple et bien hydraté, et vous saurez que c’est grâce aux bons conseils de LadyW.

16 mars 2007

Marcel le violeur

(On entend souvent dire que les prédateurs sexuels ne sont pas nécessairement plus nombreux qu'avant, mais qu'à cause de l'Internet et des médias, la population est beaucoup plus susceptible de les repérer.

Ou de les imaginer?)

Début de la tranche de vie: le 12 mars, 21h41

AdoW, fermant son cellulaire l'air troublé: "Maman, il y a un monsieur weird qui m'a laissé deux messages sur mon cellulaire. Il dit que j'ai déjà travaillé pour les élections et me demande de le rappeler."

LadyW, distraite, en train de rêvasser au lancement du livre de Mère Indigne vendredi prochain: "Ben là, rappelle-le pour lui dire que c'est une erreur, que tu as juste treize ans."

AdoW: "Non. Je l'appelle pas. Il me terrorise."

LadyW, un peu surprise car AdoW a été gavé de X-Files et de Buffy dès son plus jeune âge: "Je comprends pas?"

AdoW, me garrochant le cellulaire: "Écoutes-le toi-même le message d'abord."

Cellulaire: "Bonjourrr Madame, mon nom est Marcel et je représente le Parti Québécois. J'ai vu que vous avez travaillé pour le parti dans le comté de Mouk Mouk lors des dernières élections, et je voulais vous demander si vous seriez intéressée à travailler le 26 mars. Appelez-moi demain au 514-555-5555."

J'essaie de voir c'est quoi le problème: "Mon chéri, pourquoi tu veux pas l'appeler? Il a l'air gentil?"

AdoW, catégorique: "Justement. Tout d'un coup que c'est un pédophile qui veut me violer?"

Je regarde mon grand dadais à peine moustachu, abasourdie. Puis, brièvement, j'imagine une conspiration du parti Libéral, l'intégration de messages subliminaux à la réforme pédagogique dans nos écoles, malencontreusement renforcés par André Boisclair avec ses grandes dents et son combo chemise-veston vert du débat des chefs. Enfin une raison plausible pour la pédagogie par projet, aussi machiavélique soit-elle.

Je me rends ensuite à l'évidence. Après des années à se faire dire de ne pas chatter avec des inconnus sur msn, à ne se rendre au parc qu'avec un cellullaire, minimum quatre amis et une can de mace, et à se faire reconduire partout partout partout, AdoW ne fait pas la différence entre un concours de circonstances et un véritable danger. À filtrer systématiquement la violence gratuite, la porno accidentelle (i.e. le film cochon des parents caché dans le tiroir de bas qu'on découvre en fouillant pour trouver une flashlight) et les situations potentiellement risquées, nous avons créé un monstre anxieux et dépendant.

LadyW, en soupirant: "Donne-moi le cell, je vais l'appeler pour toi."

Ça va être beau au cégep.

Fin de la tranche de vie: le 12 mars, 21h48

13 mars 2007

Les cinq secrets des vacances en famille réussies

(Pour ceux et celles qui rêvent encore de douce relaxation sur une plage des Tropiques avec Bébé qui couine tranquillement en mangeant du sable propre pendant que Papa beurre Maman de SPF15 en fantasmant sur la nuit d’extase qui les attend quand Bébé sera couché, la vision cauchemardesque qui suit n’est pas pour vous. Allez rêvasser ailleurs (http://disney.go.com/fairies/) et revenez demain.)

Ok, vous avez prévu pour le trajet en auto/avion/chaloupe :

Une douzaine de petits jus de pommes bio sans sucre ajouté que vos tout-petits délaisseront pour du Coke à la première occasion (tout comme vous délaisserez votre thé vert pour un margarita extra téquila svp pis ça presse, mon beau monsieur barman avec un anneau dans le nez);

Une collection modeste de DVD éducatifs un peu plates mais pleins de belles valeurs humaines avec un animal qui meurt et des petits enfants qui apprennent une leçon de vie importante, doublé d’un assortiment considérable de films des Power Ninja Ultimate Combat Extravaganza, bourrés de violence gratuite et de méchants aliens dont les costumes sont faits en bouteilles de Coke recyclées et où les monstres sont si réalistes que vous en avez déjà créés des presque pareils en plasticine lors d’un samedi soir bien arrosé;

Toute une allée de livres à colorier/crayons de cire/jouets cheapo du magasin à une piasse, qui auront tôt fait de se retrouver soit dans le nez de bébé (ou d’AdoW, mais là vous avez un problème plus important qu’un long tour de machine), soit fondus sur la banquette arrière de la Mercedes de collection de Mari Chéri, soit pulvérisés avec une force surprenante dans un accès de rage du dit Mari Chéri (qui, pauvre homme, ne peut pas boire de margarita avant d’arriver à destination).

Vous êtes prêts pour toutes les éventualités, non? Puisque je sais que vous comptez maintenant sur LadyW pour vous guider sur la route tortueuse de la vie de déesse (ou pour vous faire sentir mieux qu’il y en a des beaucoup plus mal foutus que vous), je me dois de vous dire les vraies affaires. Vous. N’êtes. Vraiment. Pas. Prêts.

La bonne nouvelle, c’est que dans la dernière semaine j’ai eu plein de temps (plus précisément deux fois 560 kilomètres) pour vous concocter un petit guide de survie pour parents désespérés. Voici donc les cinq secrets des vacances en famille réussies :

1. Le mot vacances n'est pas nécessairement le plus approprié. Au risque d’avoir le tribunal de Nuremberg à mes trousses, je qualifierais tout séjour avec des enfants dans un pays étranger comme un genre de camp de concentration, mais avec des Swimmers et de la booze (si vous êtes chanceux). Dans votre camp, vous avez le lieutenant tortionnaire (AdoW), le gardien sadique (Simon, qui vous garde de toute chose potentiellement lefun pour un adulte), le compagnon de misère rachitique avec qui vous partagez un peu de chaleur humaine lorsque le lieutenant et le gardien ont le dos tourné (Mari Chéri), et le public de lecteurs de blogue qui vous permettra de vous libérer de vos démons à votre retour, un peu à la manière d’Anne Frank.

2. Il ne sert à rien d’acheter plein de nouveaux vêtements aux enfants avant de partir. Environ un morceau sur trois sera perdu, endommagé ou enduit de crotte de mouette (et devra être donné au Village des Valeurs car Simon le désignera à jamais comme ‘’Beurk, Caca, Oiseau’’, et refusera de le porter).

3. Dans la même veine, apprenez à lâcher prise. Lorsque les sandales GEOX à 80$ de Simon sont laissées à la piscine sans surveillance et disparaissent mystérieusement, il ne sert à rien de passer le reste des vacances à inspecter les pieds des autres petits enfants dans l’espoir de les retrouver. De toute façon, même si vous les retrouvez dans les pieds d'un petit américain du Bronx, la sécurité de l’hôtel ne vous sera d’aucun secours même si vous avez une photo un peu floue des dites sandales avant leur disparition.

4. Les Kiddie Clubs n’existent pas. Jusqu’à preuve du contraire, les clubs pour enfants sont un mythe entretenu par les voyagistes pour vendre des forfaits tout inclus à des jeunes parents abrutis par les nuits blanches. Le plus souvent, il s'agit d'un Nintendo 64 enfoui dans une hutte en paille et surveillé par une gentille nymphe édentée qui ne parle pas français, ou anglais d'ailleurs. Quant aux clubs pour ados…j'imagine qu'il faut être reconnaissants qu'on cherche à les divertir pour nous, même si ça veut dire les initier à la bouteille caliente ou leur installer une petite tente à côté du buffet à volonté.

5. Profitez du chaos. C'est correct si pour une semaine de leur courte vie, les quatre groupes alimentaires se traduisent par crème glacée, Cheez Doodles, croquettes et jujubes. Pensez-vous vraiment que cette quatrième assiette d'ailes de poulet extra piquantes accompagnée de multiples chopes de cerveza froide est un exemple édifiant d'alimentation équilibrée? Vous êtes en vacances. C'est pas grave si AdoW rentre à l'aube tous les soirs accompagné d'une forte odeur de cigarillos et si Simon insiste pour porter le même pyjama Petit Poulet jour et nuit. Le couperet de la réalité leur tombera dessus bien assez vite au retour à la maison. Hé hé hé.

Voilà. Une déesse avertie en vaut deux. Et pour ceux qui veulent savoir comment ont été mes vacances, je vous dirai que le compagnon de misère rachitique et moi planifions déjà notre prochain voyage. En couple et sans croquettes.