16 janvier 2007

J'aime Eminem

“Shake that ass, shake that ass for me…’’ Bon, pour le lyricisme on repassera. Si au moins je pouvais faire semblant que je ne comprends pas un traître mot d’anglais. Mais il est temps, temps de me libérer de ce secret douloureux qui menace mon couple, ma relation avec mes enfants et ma vie sociale déjà fragile.

J’aime Eminem. Je le trouve beau, j’aime sa musique et son personnage un peu dégueu et rustre qui me donne le goût de le materner, de lui prouver que toutes les femmes ne sont pas toutes des bitches et des ho. Si seulement je pouvais lui parler, lui faire à souper (un osso bucco bien aillé peut-être? Ou est-il du type steak-patate-blé d’inde?) et lui présenter ma petite sœur : elle est jolie, bien élevée et vient d’une bonne famille. En plus, elle a son propre appart et un char, donc pas besoin de s’inquiéter pour ses millions. Aussi, elle a plusieurs tattoos, une couple qu’on peut même voir en société. Enfin presque. Ça dépend quelle société j’imagine.

Ce qui est drôle, c’est que mon chum, le GARS, trouve mes goûts bien gênants. Déjà il m’a très gentiment demandé de ne rien dire lorsqu’on soupe avec nos amis banlieusards et que le sujet des rappers blancs misogynes et paranoïaques est soulevé, sous peine de me voir interdire l’accès à la télécommande à jamais. C’est à ce moment-là que j’ai compris l’étendue du gouffre qui me sépare de ceux que j’aime.

Même mon fils ado, qui n’est pas étranger au cool absurde, CD de Canadian Idol à l’appui, me trouve étrange. Lorsque ses amis viennent à la maison, il camoufle ma collection de CD favoris sous une pile de Diana Krall et d'Andréa Bocelli bien positionnés. Vous me demanderez ce que je fais avec ces CD de toute façon? C'est que je sais ce qu'on attend des mamans dans la trentaine avancée: sois plate et tais-toi.

Il me reste mon petit Simon, quatre ans. L'époque où je pouvais lui enseigner de mauvais mots en anglais en cachette et observer l'air ébahi et traumatisé des visiteurs lorsque le joli chérubin leur lâche un mot de quatre mots bien senti est presque révolue. Déjà, il se méfie lorsque je lui affirme que moufette est un mot terrible à proscrire et vérifie avec l'éducatrice à la pré-maternelle. Le métier de parent délinquant est bien ingrat parfois.

J'ai lu dernièrement que Eminem venait de se remarier avec sa première épouse et qu'il pensait sérieusement à prendre sa retraite pour passer plus de temps avec sa famille. Ça a l'air que lui aussi n'a plus besoin de moi.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

u sais, je suis de la même trempe que toi...

Eminem, System of a down, Linken park, Marylin Manson..

...s'pas tout à fait le genre de musique des p'tites mères en général...

disons que chui pas trop StarAc et Ceeeliiine...

lol

me me rappelle la première fois que je suis allée à une rencontre de parents, les cheveux fushias!