21 janvier 2007

L'espoir

L’autre jour j’étais au Starbucks près de chez à me commander un capuccino. Lorsque c’est venu le temps de payer, la fille au comptoir me remet une carte et m’avise que quelqu’un a payé mon café pour moi.

L’instant d’un soupir, une couple d’idées folles me traverse l’esprit : c’est le beau Rock du département des Finances qui a traversé le pont pour m’offrir un drink affriolant de caféine et lait… Ou bien Patrick Huard (qui soit dit en passant s’entraîne au même gym que moi et paraît drôlement bien même recouvert de swing…) victime d’un coup de foudre plus tôt au Maxi qui m’a suivie jusqu’ici pour m’arracher à ma vie de banlieusarde montérégienne (lui aussi habite la Rive-Sud, mais bon, c’est sûr que sa vie est plus palpitante que la mienne)… Puis, un autre soupir : je lève la tête et me rappelle que Mari Chéri m’accompagne dans cette excursion au Starbucks et même si Rock ou Patrick m’invitaient à les suivre au bout du monde, il resterait les questions délicates de ma monogamie heureuse et des deux êtres de lumière qui attendent leurs biscuits aux pépites de chocolat chez nous. De toute façon je suis due pour un dépoilage majeur chez l’esthéticienne et en plus ma silhouette porte encore les vestiges plantureux du congé de Noël. C’est vraiment pas le temps de me mettre à nu, figurativement ou littéralement. De toute évidence, Madame Bovary je ne suis pas.

Donc, je regarde la carte : une adresse de blogue, www.ventsdespoir.blogspot.com, que je me dépêche d’aller visiter en arrivant chez moi. Je vous épargne les détails, vous irez y jeter un coup d’œil, mais en gros il s’agit de trois personnes qui ont fondé ce qu’ils appellent une “église simple”, c’est-à-dire une mission chrétienne à l’extérieur de la religion traditionnelle. Ils ramassent des fonds de différentes manières qu’ils remettent à l’armée du Salut pour financer ses projets.

Ça m’a fait réfléchir un moment à l’espoir : l’espoir que Dieu existe toujours en nous, malgré Youtube et les images de pendaison de Saddam disponibles 24/7, malgré la grippe aviaire et malgré l’indifférence généralisée envers toute chose spirituelle. Car rendons-nous à l’évidence : la foi, l’espoir, l’amour de son prochain, ça ne pogne plus. On préfère se scandaliser devant le racisme confirmé des Québécois (découvert grâce à la sommité de la sociologie moderne qu’est le Journal de Montréal) et insister pour que le gouvernement lance une grande campagne de sensibilisation. Ça nous fait sentir mieux, surtout quand quelqu’un d’autre doit faire l’effort et sortir de l’argent de ses poches. Je sais pas si vous êtes comme moi, mais le gouvernement aurait beau lancer une très belle campagne brochure quatre couleurs et kits médias à l’appui pour me persuader d’aimer les Malgaches, il faudrait bien que j’en côtoie un ou deux pour mieux les connaître avant d’apprendre à les apprécier.

Donc, voici le message pas très subtil de ce blogue : le gouvernement peut informer et à la limite sensibiliser à une situation, une maladie, un danger, mais c’est tout. Changer des comportements et des attitudes, ça se fait au quotidien, à force d’huile de coude, de volonté, et, oui, d’espoir. L’espoir que nous possédons en nous ce qu’il faut pour véritablement changer notre monde, un geste à la fois.

Aucun commentaire: