Rien du tout
Ceci est un chapitre sur rien du tout. Comme l'épisode de Seinfeld où les deux héros proposent une série télévisée à propos de quatre individus niaisant dans leur salon aux VP émerveillés de la prestigieuse chaîne NBC (je ne sais pas si mes lecteurs seront émerveillés mais c'est mon blogue, et si je veux vous décrire une scène palpitante où je vide le lave-vaisselle et que j'ai les cheveux sales, c'est mon choix. Vous n'avez qu'à passer au chapitre suivant où je serai sûrement plus divertissante. Enfin peut-être. Ça dépend si je prends goût à la rientude.)
Tout le monde le fait. Regardez Paris Hilton et Occupation double, les ondes sont saturées de jolis spécimens insignifiants sans talent particulier à part le port du bikini et un appétit insatiable pour l'imbécillité médiatisée. Pas que je serais réfractaire si on me proposait de passer un mois ou deux enfermée dans une grosse cabane de Lavaltrie à faire du tapis roulant et à jouer à la tag BBQ devant un demi-million de téléspectateurs pour gagner des voyages en chameau dans le désert. Je suis sûre que ça serait le fun, des vacances de la vraie vie. Je pourrais en profiter pour réaliser une étude anthropologique des habitudes d'accouplement des jeunes guerriers de la tribu québécoise (et des goûts de voyeurisme de leurs mononcles et matantes bedonnants devant leur TV) pour mon doctorat éventuel. Peut-être même que ne serais pas mise en danger la première semaine si je ne mangeais pas tous les Whippets et si je jetais mes vieux emballages de Whitestrips dans les vidanges. Peut-être. Les jeunes d'aujourd'hui sont si imprévisibles.
Je dois avouer que toute cette réalité me fait regretter de ne pas avoir enregistré tous les épisodes de Marisol quand j'avais la chance. Les dialogues nonos, les décors pastels en carton, le beau Comte joué avec brio par Luis de Cespedes, c'était le bon temps! Maintenant on a des massages faussement cochons, des ameublements d'une valeur de mille millions de dollars gracieuseté de Brault et Martineau, et un apprenti-électricien de Dolbeau qui n'a pas fini son secondaire IV. Où est la magie? Où est le rêve? Depuis quand on a arrêté de se forcer pour avoir l'air un tant soit peu intelligent ou culturé?
Coudon. On n'a plus les riens qu'on avait. Trois paragraphes sur rien pentoute. Je devrais envoyer mon cv à Blogue Académie. Je me demande s'il faudrait que je me fasse épiler le bikini?
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